21 décembre 2021 - 10:00
Bienveillance
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives. Photo Simon Ménard

Un texte signé Denis Marion 

Il y a une dizaine de jours, comme bien d’autres endroits au Québec, le village où je vis a subi une panne d’électricité. Chez nous, elle a duré 12 heures. À la lueur des chandelles, j’ai eu une pensée pour bien des gens que je connais et pour qui cette panne, heureusement pas trop longue, a certainement été un stress à ajouter à celui créé par cette sordide pandémie qui nous afflige depuis bientôt deux ans et qui a changé tant de choses dans nos vies.

Mais à bien y penser, pour trouver du réconfort, on peut porter notre regard sur tout ce que l’esprit d’entraide qui caractérise si bien notre région a généré en action visant à faire vivre concrètement la solidarité, au jour le jour. Dès le début de la pandémie, pourtant pris par surprise comme tout le monde, les organismes communautaires de la région ont travaillé d’arrache-pied pour répondre aux besoins pressants des personnes les plus vulnérables et des gens qui les entourent. Aux prises avec les conséquences du confinement, avec une augmentation des besoins chez de nouvelles clientèles, avec la pression exercée sur leurs budgets et avec des besoins importants en ressources humaines, les acteurs du monde communautaire n’ont jamais baissé les bras.

Ils ont même poursuivi le travail en développant de nouveaux services, comme en témoigne l’annonce récente de l’ouverture en janvier prochain de la Maison l’Ancrage, un superbe projet visant à offrir un hébergement temporaire à Sorel-Tracy aux jeunes de 16 à 23 ans pour les aider à ne pas se retrouver sans domicile fixe. De son côté, La Porte du Passant offre de l’hébergement d’urgence quelques jours par semaine depuis octobre dernier. La liste est longue des beaux projets et on ne peut tout citer, mais celles et ceux qui les portent se reconnaîtront.

Il faut aussi souligner le fait que plusieurs vétérans de l’action communautaire ont, au cours des dernières années, passé le flambeau à une nouvelle génération qui a accepté avec fougue de relever le défi et insuffle un regain d’énergie aux organismes. Voilà une transition réussie, au bénéfice de notre population.

Un des effets de la pandémie a été de mettre en lumière des besoins criants dans plusieurs catégories de la population, des tout-petits aux aînés, en ville comme dans les milieux ruraux.

Comme société, nous avons des leçons à tirer de ce que nous aura appris la pandémie, et il ne sera plus possible d’ignorer ces besoins et la difficulté que nous avons à y répondre collectivement. Espérons que nous ne balaierons pas sous le tapis toutes ces préoccupations au moment où nous pourrons enfin quitter l’état de crise dans lequel nous plonge et replonge la pandémie.

Dans nos hôpitaux, dans nos écoles primaires, secondaires et au cégep, dans nos municipalités, dans les commerces et dans les organismes qui offrent des services, au prix d’efforts incessants les gens se sont démenés pour maintenir la qualité de ce qu’ils ont à livrer à la population. Comment ne pas être reconnaissant? Et comment leur exprimer cette reconnaissance, sinon, comme société, en étant à l’écoute de leurs besoins et comme individus, en faisant preuve de bienveillance à leur endroit.

Nous entrons tous dans la période des Fêtes. C’est bien sûr une occasion de célébrer en famille et entre amis, raisonnablement, pandémie oblige. C’est aussi un temps d’arrêt bienvenu pour reprendre notre souffle, nous déposer et apprécier ce qu’il y a de beau autour de nous. C’est une belle occasion, aussi, de dire merci. Il ne faut pas se gêner. Comme disaient nos grands-parents, c’est la grâce que je nous souhaite.

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