23 juin 2021 - 12:51
Bijouterie diamantaire Kitner, 100 ans de passion
Par: Alexandre Brouillard

Harold Fillion, propriétaire de la Bijouterie Kitner depuis cinq ans, est heureux d’avoir pu participer à la riche histoire du commerce centenaire. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Fondée en septembre 1921 par la famille Kitner, cette bijouterie établie sur la rue Augusta, à Sorel-Tracy, a bâti sa renommée sur la conception de bijoux intemporels. Maintenant propriété d’Harold Fillion, la Bijouterie diamantaire Kitner souffle sa 100e bougie.

« Depuis 100 ans, la Bijouterie Kitner se démarque de la concurrence par sa touche personnalisée, lance d’emblée Harold Fillion. Kitner est réellement l’histoire d’une passion qui s’est transmise de propriétaire en propriétaire depuis sa création. »

La famille Kitner, d’origine russe, aurait fui la fédération par peur du communisme. « Ils sont tout d’abord arrivés à Mégantic, au Québec, où ils ont fondé leur première bijouterie. Puis, en 1921, ils ont implanté une succursale à Sorel-Tracy sur la rue Augusta », raconte M. Fillion.

Plus tard, le couple fondateur avait légué l’entreprise à leurs fils, Myer et Murray Kitner, qui ont bâti la réputation de l’entreprise. « Année après année, la bijouterie a évolué à travers les tendances et a réussi à satisfaire tous les goûts de ses clients. Dans les années 1950, la famille Kitner possédait une dizaine de bijouteries à travers le Québec », précise M. Fillion.

Puis, en 1951, Marcel Lachapelle a été recruté par la famille Kitner, alors qu’il était âgé de seulement 18 ans. De fil en aiguille, M. Lachapelle et sa conjointe avaient pris la relève de la bijouterie.

Une rencontre improbable

Natif d’une famille de joaillier en Gaspésie, Harold Fillion a perfectionné son art dans les grands centres en Ontario. Alors qu’il travaillait pour la chaine de Bijouterie Harden, il voyait son métier de joaillier se fragmenter.

« À l’époque, je voulais trouver le moyen de garder le contrôle de mon travail et de mon art. C’est pourquoi j’avais suivi des cours d’administration dans l’optique d’un jour posséder ma bijouterie », confie M. Fillion.

En 1996, sans avertissement, Myer Kitner a frappé à la porte de M. Fillion, à Hawkesbury, en Ontario. « Myer Kitner était tout un phénomène! Il avait pris connaissance de mon existence par l’entremise d’un ami qui était représentant de commerce. Après plusieurs discussions et une rencontre avec le couple Lachapelle, j’ai décidé de me joindre à la Bijouterie Kitner et d’y apporter mon expérience. Nous avions tous une vision parallèle des bijoux haut de gamme », raconte-t-il.

Depuis son arrivée, M. Fillion apporte un renouveau évolutif en lien avec le monde actuel tout en réalisant des créations exclusives dessinées sur place selon le profil et la personnalité de ses clients.

Des années d’expérience

Présent depuis maintenant 25 ans et propriétaire depuis cinq ans de la Bijouterie Kitner, Harold Fillion a multiplié les expériences au fil des années.

« Un jour, une cliente qui faisait affaire chez Tiffany, à Toronto, est venue me voir parce que la compagnie ontarienne avait raté son bijou. J’avais réussi à réaliser à 100 % la vision qu’elle avait de son bijou. Et comme par hasard, son mari, qui était un illustre peintre, est venu à la boutique m’offrir une toile de mon visage en me disant que j’étais le seul joaillier à avoir satisfait sa femme », se souvient M. Fillion.

« Cette anecdote permet de comprendre que chaque client est important, ajoute-t-il. Je donne toujours la même énergie à chaque personne qui se présente chez Kitner », précise-t-il.

Grâce à ses années d’expérience, il croit que beaucoup trop de bijouteries se lancent sur les marques de commerce. « Ce sont des bijoux avec un effet éphémère, tandis que la réussite de Kitner s’est construite sur un bijou intemporel », croit Harold Fillion.

Le joaillier d’expérience cherche actuellement une personne qui pourra prendre graduellement la relève de la bijouterie. « Je cherche quelqu’un qui aura la ténacité, le souci du détail et la rapidité d’apprendre. À ce moment-là, je ne demanderai pas mieux que de faire un transfert », conclut-il.

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