On le voit bien dans cette drôle de saga du pont Turcotte.
On a de la difficulté à suivre le MTQ qui ne peut donner d’échéancier pour des travaux qui doivent clairement être réalisés pour en préserver la structure. Les informations arrivent au compte-goutte, les installations qui viennent d’être installées compliquent la vie des utilisateurs et créent un environnement qui n’a pas vraiment de sens. De l’improvisation?
Depuis les années 1960, pratiquement toutes nos infrastructures de transports ont été conçues pour les voitures et les camions au détriment du transport collectif. C’est aussi le cas des budgets qui vont d’abord au réseau routier. Il coûte très cher à entretenir. Pour les 10 prochaines années, le Plan québécois des infrastructures (PQI) prévoit plus de 30 milliards $ pour le réseau routier, et à peine un peu plus de 13 milliards $ pour le transport collectif. Et c’est sans compter les coûts du fameux troisième lien à Québec, pour lequel nous devrons tous contribuer et qui ne sont pas encore intégrés aux prévisions. On parle de 10 milliards $ pour ce projet autoroutier dont la justification nous échappe… ce qui ne sera pas le cas de la facture.
La pression financière de nos modes de transports très nord-américains sur les budgets de ce ministère ne pouvait que nous rattraper. Ils sont plus de 330 millions d’Américains à financer leur réseau routier des États-Unis. Nous ne sommes que 8,5 millions au Québec. La difficulté qu’a le MTQ à répondre adéquatement et rapidement à la situation du pont Turcotte est peut-être l’expression la plus caricaturale de notre incapacité collective à imaginer autrement la mobilité sur le territoire québécois. Le MTQ n’est peut-être pas le seul à être blâmé…
Un clin d’œil de la nature
Avec une première canicule avant le 15 mai, la nature nous rappelle qu’on n’est pas sorti du bois.
Nous ne sommes qu’à la mi-mai et déjà, les municipalités de la région nous demandent de fournir des efforts pour diminuer la consommation d’eau potable. Je n’ai pas souvenir que ces avis soient apparus si tôt dans l’année. Contrairement à bien d’autres endroits sur la planète, nous avons toujours eu ce sentiment qu’au Québec les réserves d’eau sont inépuisables. Ce n’est pourtant pas le cas.
Année après année, et de plus en plus tôt chaque fois, on nous rappelle notre intérêt à faire attention à l’eau potable. C’est difficile à croire mais oui, un jour pas nécessairement si lointain, nous pourrions en manquer. Des précipitations moins fréquentes ou abondantes et des chaleurs intenses qui arrivent plus tôt dans l’année ont un impact sur l’eau disponible et ne peuvent être contrebalancés que par une diminution de notre consommation. C’est un calcul mathématique assez simple.
Ce que nous pouvons faire individuellement, en s’additionnant, finit par compter. Ça devrait nous encourager à poursuivre parce qu’on pourra voir le résultat. C’est devenu une question de civisme que de faire ces efforts.