Selon les informations amassées par notre journaliste, un septuagénaire qui résidait au 1647, rue Saint-Jean-Baptiste n’a pas eu accès à l’eau pendant environ 10 jours. « Le monsieur se faisait fondre de la neige pour avoir de l’eau. C’était des conditions inappropriées pour quelqu’un d’habiter là », a confié le maire de Saint-Roch-de-Richelieu, Alain Chapdelaine.

Le 6 février, lors de la séance du conseil municipal, les élus ont alors mandaté un avocat pour entreprendre un recours judiciaire en vertu de l’article 227 de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme ou tout autre recours approprié envers le propriétaire du 1647, rue Saint-Jean-Baptiste, Benoit Létourneau.

« Concernant des nuisances, des infractions commises pour usage non conforme à la réglementation, à la sécurité des occupants ainsi que la salubrité du bâtiment », a dévoilé, lors de la séance, le directeur général de Saint-Roch-de-Richelieu, Jean-Virgile Tassé-Themens.

Les faits

Selon Alain Chapdelaine, la Municipalité a été mise au parfum de la situation lorsque l’homme qui vivait à cette adresse l’a contactée pour obtenir de l’aide, alors qu’il n’avait plus accès à l’eau potable. Un employé municipal, qui s’est rendu sur les lieux, a constaté que « tout était gelé ».

« C’est une espèce de chalet d’été. Puis là, c’était loué à une personne. L’employé municipal a vu qu’il y avait des problèmes majeurs de stabilité du bâtiment et d’insalubrité. […] Il y avait un danger pour le solage de s’effondrer », a dit le maire, en séance du conseil.

La direction générale a donc aidé l’homme à se relocaliser et la Municipalité a émis 3000 $ en constat au propriétaire, Benoit Létourneau, « selon la réglementation ».

« Une fois informés, on ne peut pas fermer les yeux. […] Ce n’était pas des conditions appropriées pour un humain de vivre dans des conditions comme ça », a prévenu Alain Chapdelaine.

Ce dernier informe que la Municipalité ne peut pas tolérer que le bâtiment demeure dans son état actuel. « Comme on a été témoin que c’est un danger pour la sécurité publique, on veut que la propriété soit démolie ou réparée dans les normes. C’est une propriété en zone de contraintes, il y a donc des limitations », explique-t-il.

Précisions

Rejoint par notre journaliste, Benoit Létourneau a confié que le septuagénaire vivait gratuitement dans son bâtiment, et ce, sans bail. C’était un ami de M. Létourneau qui lui avait demandé, à plusieurs reprises, la permission pour que son père puisse y habiter, alors que le bâtiment était vide.

Initialement réticent face aux demandes de son ami, Benoit Létourneau a finalement accepté « de bonne foi » pour lui venir en aide. « C’était de la charité », clame-t-il.

Après avoir reçu 3000 $ en constat de la part de la Municipalité, Benoit Létourneau est irrité par la situation, soutenant que sa maison était en bon état avant que l’homme y habite. Il précise que les tuyaux auraient gelé parce que l’homme « a laissé la porte du sous-sol ouverte ».

« Il m’a appelé pour me dire qu’un tuyau était brisé et je lui ai demandé de le réparer », détaille M. Létourneau, qui, selon ses dires, a reçu une facture de 350 $ de la Municipalité pour couvrir les frais de relocalisation du septuagénaire.

« Ce n’était pas un locataire. Il n’y avait pas de bail. Je le laissais tout simplement vivre là de bonne foi », répète Benoit Létourneau.

Qui est Benoit Létourneau?

Benoit Létourneau est actif sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok où il possède 69 400 abonnés et cumule 738 400 mentions « j’aime ». Il y aborde divers sujets, dont la « liberté financière » et des formations de « business en ligne ». Sur YouTube, il dit « être avec ACN depuis 16 ans bientôt 17 ans ». ACN est une société de vente multiniveau qui offre, entre autres, des produits et services de télécommunications.