Pour tout musicien classique, jouer dans l’OSM est la consécration d’un rêve, l’aboutissement de plusieurs années d’études, de perfectionnement auprès de maîtres et d’une discipline personnelle tant au niveau physique que mental. Avant tout, la maîtrise totale de l’instrument (sonorité, étendue du registre, justesse, musicalité), la connaissance du répertoire, surtout quand on est surnuméraire et qu’on peut être appelé le matin même d’un concert, sont des atouts indispensables.
De l’harmonie jeunesse en passant par l’Harmonie Calixa-Lavallée
Pour le jeune Bruno Laurence Joyal, jouer du trombone était un jeu au sein de l’harmonie jeunesse dirigée par Josée Laforest. « À l’époque, la natation, c’était toute ma vie et c’était intense. Mon oncle, Alain Lefebvre [NDLR : le nageur, pas le pianiste] m’avait invité à joindre l’équipe de water-polo de Montréal et il m’avait inscrit à l’école de concentration musique Jean-François Perreault. C’est là que j’ai eu la piqûre », de raconter Bruno.
Plus tard, au sein de l’Harmonie Calixa-Lavallée, avec le tromboniste Maxime Salois et sous l’œil attentif du trompettiste André Moquin, il apprend les rudiments du jeu en section et l’éthique du travail. « Il y avait une énergie incroyable et une grande fierté au niveau des cuivres et c’est ce premier frisson, ressenti à l’époque, que je veux reproduire et que j’ai encore au sein de l’orchestre. La première fois que j’ai joué premier trombone à l’OSM, ç’a été une sensation extraordinaire. Ça faisait longtemps que j’y pensais. Être assis là et voir la foule. Je suis vraiment content de l’avoir fait », de dire Bruno.
Récemment, il avoue que d’avoir joué les symphonies monumentales no 2 et no 3 de Malher, sous la direction du chef Rafael Payare, fut une expérience électrisante.
Ă€ 33 ans, Bruno est devenu au fil des concerts et des engagements, un tromboniste des plus sollicitĂ©s. Cependant, tout n’est pas qu’un conte de fĂ©e dans le milieu exigeant de la musique classique. « J’ai commencĂ© relativement jeune. Venir de Sorel, je partais de loin. Je n’avais pas une grande confiance. Cela m’a pris du temps Ă gĂ©rer cet aspect. Depuis six ans, je consulte une psychologue et c’est au conservatoire, durant mes Ă©tudes, que j’ai Ă©tudiĂ© la psychologie de la performance. De plus, je garde contact avec mon oncle, Alain, qui est un grand spĂ©cialiste de la haute performance. Maintenant, ça va mieux. »
En plus de son travail de pigiste au sein de l’OSM et de nombreux orchestres, Bruno est, depuis juin dernier, un membre actif et officiel du Nouvel Ensemble Moderne (NEM), un orchestre de chambre de réputation internationale, formé de 15 musiciens permanents, dédié à la musique actuelle. « C’est parmi le répertoire le plus difficile que j’ai jamais joué », de confier Bruno, qui est aussi professeur de trombone classique à l’École de musique Vincent-d’Indy, une institution collégiale à Montréal.
Il est possible d’entendre Bruno Laurence Joyal cet Ă©tĂ© avec l’orchestre symphonique de Laval, avec l’OSM lors de la VirĂ©e classique du 16 au 20 aoĂ»t prochain et lors du concert d’ouverture de la saison de l’OSM avec, au programme, le Sacre du Printemps d’Igor Stravinski, Ă la Maison symphonique de MontrĂ©al.