29 mars 2016 - 00:00
Budget fédéral: des réactions locales
Par: Deux Rives
Louis Plamondon. | Photo: TC Média - archives

Louis Plamondon. | Photo: TC Média - archives

Voici les réactions du milieu sorelois envers le budget du ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, déposé le 22 mars dernier.

« Ce budget n’est pas celui que le Québec attendait » – Louis Plamondon

Même s’il se dit déçu que le fédéral ne renverse pas la vapeur et transfère plus d’argent au Québec en matière de santé, le député Louis Plamondon croit cependant que les nouvelles prestations pour les enfants et la hausse du supplément de revenu garanti aux aînés démunis faciliteront la vie de plusieurs personnes dans son comté.

« De plus, les transferts en santé seront encore calculés en fonction du nombre d’habitants de chacune des provinces et non en fonction de leur âge. » Ce qui affectera un comté comme Bécancour-Nicolet-Saurel dont la population vieillit et demande plus de soins, cite-t-il en exemple.

M. Plamondon déplore aussi que le gouvernement puisse encore puiser dans la caisse de l’assurance-emploi, n’en faisant pas une caisse indépendante, comme le Bloc le souhaitait. Mais il applaudit cependant que le versement des prestations soit effectué une semaine après la perte d’emploi et non pas deux comme avant.

À ce chapitre, le Québec est encore perdant par rapport à d’autres, ses travailleurs ne pouvant pas profiter des prolongations de 20 semaines de prestation, comme d’autres régions.

« On assiste à des efforts de relance économique canadienne mais non québécoise », dit-il.

Quant au programme d’infrastructures que toutes les administrations municipales attendaient, il en critique la gestion. « L’argent ne sera pas versé en bloc au Québec qui pourrait le redistribuer en fonction des besoins perçus, mais à partir d’ententes spécifiques. »

Ce budget n’est pas celui que le Québec attendait, dit-il et ce que le Bloc québécois réclamait. « Et le déficit qu’il prévoit m’inquiète, car je me demande si la relance que l’on veut initier sera assez importante pour combler le déficit prévu pour y arriver. » (L.G.R.)

« Un budget aux risques calculés » – Claude Carpentier

L’ex-candidat du parti libéral du Canada dans Bécancour-Nicolet-Saurel, Claude Carpentier se dit satisfait du budget déposé par son parti, le 22 mars dernier.

Un budget, dit-il, dont il connaissait pratiquement la teneur puisqu’il a été défini en consultation avec les divers comtés du pays, lors de la préparation du programme du parti avant le dernier scrutin.

Les candidats avaient chiffré les projets et chaque province avait ainsi alimenté ce qui deviendrait le programme du parti. Tout en prévoyant qu’il y aurait probablement trois déficits consécutifs prévus pour investir là où les conservateurs avaient imposé l’austérité, dit-il. Un risque calculé.

« On connaissait les enjeux de relance économique à rencontrer et les promesses faites lors de la campagne électorale. Nous avions promis d’aider la classe moyenne et les mesures sont avancées pour le faire. »

L’ensemble de la région bénéficiera de ces retombées avec les nouvelles allocations familiales, les corrections au régime d’assurance-emploi et les mesures d’aide aux Premières Nations.

La balle dans le camp de Plamondon

« Pour ce qui est du programme d’infrastructures, la région en bénéficiera si elle sait travailler ensemble et que son député, Louis Plamondon, sache porter les projets concertés et Ottawa », insiste M. Carpentier.

Ce qui implique, poursuit-il, d’établir ensemble les priorités des dossiers et de bien en structurer les chiffres. (L.G.R.)

De bonnes opportunités d’avancement pour la Ville de Sorel-Tracy

Les investissements annoncés lors du dépôt du gouvernement libéral, le 22 mars dernier, ont plu au maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin.

Le maire Péloquin se réjouit de la décision du gouvernement Trudeau d’investir deux milliards de dollars dans les infrastructures d’approvisionnement en eau et en traitement des eaux usées.

Selon lui, c’est le bon moment puisque la Ville de Sorel-Tracy travaille sur l’amélioration de son usine de traitement d’eau dans le secteur de Tracy. « Ce projet de 3 M$ est un énorme défi pour la municipalité. Cela nous pousse à aller de l’avant, car ce projet est une belle occasion d’améliorer la qualité de l’eau à un meilleur prix », croit-il.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a aussi annoncé des investissements de 3,4 milliards sur cinq ans dans les « infrastructures sociales » comme les logements abordables ainsi que les installations culturelles et sportives.

« C’est un montant non négligeable, pense le maire. Nous avons un besoin de ce type de logements dans notre région. Le projet de centre multisports pourrait également obtenir des sommes en raison du positionnement du gouvernement. »

Le projet de rénovation des bâtiments de l’ancien consulat bénéficiera aussi d’un coup de pouce grâce à l’aide financière de 125 M$ annoncée dans le Fonds vert des municipalités.

La somme de 143 M$ sur trois ans prévue pour la sécurité ferroviaire et le transport des matières dangereuses a également réjoui M. Péloquin. (J.L.)

Un coup de pouce pour les familles de la région

L’annonce de la bonification de l’allocation pour enfant donnera un énorme coup de pouce aux familles de la région, croit la directrice générale du Carrefour naissance-famille Pierre-De Saurel, Josée Guay.

Dès le mois de juillet, les familles recevront l’allocation canadienne pour enfant en fonction de leur revenu. Cette dernière remplace les prestations actuelles, qui comprennent la prestation universelle pour la garde d’enfants et deux autres programmes distincts.

La prestation maximale sera désormais de 6400$ par enfant âgé de moins de six ans et de 5400$ par enfant âgé de 6 à 17 ans. Ces sommes seront libres d’impôt.

Cette somme permettra à de nombreuses familles de souffler un peu, croit la directrice générale du Carrefour naissance-famille qui offre différents services à sa clientèle provenant de différents milieux.

« Nos familles semblent satisfaites de l’orientation du budget. Cela va être un plus. C’est très positif pour les familles défavorisées et la classe moyenne. Plusieurs se sentaient étouffés par la hausse des tarifs de la dernière année. Cela leur permettra d’améliorer le mieux-être au sein de leur foyer », souligne-t-elle. (J.L.)

Plus pour les familles et les aînés

Les familles et les aînés ressortiront plus riches à l’issu du budget présenté par le gouvernement du Canada le 22 mars. C’est ce que constate le professeur en économie au Cégep de Sorel-Tracy, Maurice Pelletier.

Un nouveau programme d’allocation pour les familles remplacera le système actuellement en place qui comprend la Prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) et deux autres programmes. Chaque famille pourra bénéficier en moyenne 2400$ libre d’impôt.

« Ce que j’aime bien, c’est qu’on simplifie les programmes pour les familles. Ce sera plus facile à comprendre. Cela facilitera aussi les prises de décision », croit-il.

Le revenu garanti pour les aînés ayant un faible revenu et vivant seuls sera augmenté. L’augmentation pourrait atteindre 947$ pour certains. « On vient aider ceux qui ont des finances serrées. »

La région pourra aussi bénéficier des investissements en infrastructures. De façon indirecte, les entreprises dans le domaine de la transformation de métaux pourraient profiter de ces investissements, conclut M. Pelletier. (S-E.C.)

Les chômeurs ressortent gagnants

Les chômeurs ressortiront certainement gagnants du budget déposé par le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau. Un plus grand nombre de chômeurs pourront bénéficier du programme d’Assurance-emploi.

Le coordonnateur du Regroupement des chômeurs et chômeuses de Sorel, Alain Turgeon, se réjouit du budget alloué à l’Assurance-emploi. Le gouvernement accorde 1 milliard de dollars supplémentaire en 2016-2017.

« Même s’il manque encore des informations pointues, j’ai une réaction très positive. Le budget va dans le sens des promesses électorales », affirme-t-il.

Les nouveaux prestataires de l’Assurance-emploi ne seront plus obligés d’avoir travaillé plus de 910 heures pour être admissibles au programme. La nouvelle règle sera déterminée selon le taux de chômage.

Par exemple, le taux de chômage en mars pour la région de Sorel-Tracy est de 7,3%. Le nombre d’heures obligatoires pour se qualifier est donc de 630 heures.

« Certains métiers saisonniers ne permettaient jamais d’atteindre ce nombre d’heures. Ça va permettre aux travailleurs de briser cette glace. En 2015, seulement 38% des travailleurs qui cotisaient au Canada avaient droit aux prestations. C’est une statistique assez révélatrice », souligne-t-il.

Parmi les autres mesures, le nouveau gouvernement a aboli les restrictions qui pouvaient obliger un travailleur à s’éloigner ou à accepter un poste moins bien rémunéré.

« Même si on n’a pas eu encore beaucoup d’impacts dans la région puisque c’était relativement récent, c’est une bonne chose d’abolir cette réforme mise en place par le gouvernement conservateur. » (S-E.C)

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