20 janvier 2021 - 03:00
Pertes d’emplois en raison de la pandémie
« Ç’a été un gros mouvement de panique » – Alexandre Voghel
Par: Katy Desrosiers

Le coordonnateur du Regroupement des chômeurs et chômeuses de la région de Sorel-Tracy, Alexandre Voghel, dans les nouveaux bureaux de l’organisme au 55A, rue Augusta. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le nombre d’appels a explosé au Regroupement des chômeurs et chômeuses de la région de Sorel-Tracy, particulièrement au début de la pandémie. Le coordonnateur Alexandre Voghel , qui y travaille seul, a dû redoubler d’ardeur afin d’accompagner les gens.

Lors du premier confinement, alors que des millions de personnes venaient de perdre leur emploi au Canada, M. Voghel a constaté une crise générale. Les bureaux de Service Canada ont fermé leurs portes et toutes les demandes pour l’assurance-emploi devaient être réalisées par Internet ou par téléphone. Les lignes téléphoniques de Service Canada étaient engorgées et certains demandeurs n’étaient pas à l’aise avec Internet.

Auparavant, le coordonnateur recevait de 15 à 20 appels par semaine. Au début du confinement, il en recevait entre 50 et 100.

« Tu te lèves un matin, tu as une job et à midi, tu n’en as plus. D’habitude, ça se passe dans une usine X et ça touche 300 ou 400 employés. C’est triste, mais Service Canada est capable de répondre à la demande. Là, du jour au lendemain, c’est trois millions et demi de personnes qui n’avaient plus de job », relate M. Voghel.

Selon lui, le système n’était pas prêt à recevoir autant d’appels et de courriels et à traiter autant de demandes. De plus, il note une période entre le 20 mars et la mi-avril pendant laquelle la Loi sur l’assurance emploi changeait tous les jours. Après que certains critères de validité aient été modifiés, la Prestation canadienne d’urgence (PCU) a été créée.

« La situation a quand même été bien gérée. Il y a eu des pertes de temps définitivement, mais je pense que ce n’était voulu par personne », souligne-t-il.

Malgré tout, il note que certaines personnes ont dû attendre des semaines et des mois avant de recevoir un paiement.

Le coordonnateur admet que les trois premiers mois ont été les pires. Ce qui lui a aussi compliqué la tâche est qu’il ne peut accéder au dossier des demandeur s’ils ne sont pas à ses côtés. Il devait donc les guider par téléphone.

L’été a apporté une certaine accalmie. Les gens recevaient leurs paiements et le système informatique de Service Canada s’est amélioré. Toutefois, depuis le retour des Fêtes et l’application du couvre-feu, il note une légère hausse des demandes d’accompagnement.

Un changement dans l’assurance-emploi

M. Voghel affirme que les modifications faites à la Loi sur l’assurance-emploi sont les premières à être en faveur des travailleurs depuis des années.

« Le niveau d’accessibilité était rendu tellement faible que des gens avaient une prestation d’assurance-emploi de 208 $ par semaine, avant que les impôts soient enlevés, pendant 14 semaines. C’est toujours les gens les plus pauvres qui étaient brimés », mentionne-t-il.

Le Regroupement des chômeurs et chômeuses de Sorel-Tracy est membre du Conseil national des chômeurs et chômeuses. À ce niveau, le Conseil demande entre autres que l’indemnité pour maladie aille jusqu’à 52 semaines. M. Voghel avance qu’il n’est pas normal en 2020 que quelqu’un avec un cancer qui a des traitements de plus de 15 semaines doive perdre son emploi et ne plus avoir de revenu.

Il soutient que le beau côté de la pandémie, s’il y en a un, est qu’elle aura permis de rouvrir les discussions concernant la modification de la loi. Il croit qu’une modification devrait avoir lieu d’ici les prochaines élections.

Le Conseil national récolte les appuis de différents organismes, entreprises, syndicats et députés pour sa résolution AE-21 qui demande une réforme permanente de l’assurance-emploi. Dans la région, une douzaine d’entités ont confirmé leur appui. Le formulaire est disponible sur lecnc.com dans la section campagnes et mobilisation.

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