12 mars 2024 - 08:07
Démission de Jocelyn Thibault à la tête de Hockey Québec
« Ça prend un coup de barre de la part du gouvernement » – Sylvain Lacasse
Par: Alexandre Brouillard

Le président de l’AHMBR, Sylvain Lacasse, espère que le départ de Jocelyn Thibault à la tête de Hockey Québec donnera un électrochoc au gouvernement. Photo Steve Gauthier | Les 2 Rives ©

La démission inattendue de Jocelyn Thibault à la direction générale de Hockey Québec est tombée tel un coup de tonnerre le 29 février. Quelle répercussion aura cette annonce pour l’Association de hockey mineur du Bas-Richelieu (AHMBR)? Qui plus est, de quel œil son président, Sylvain Lacasse, voit-il cette situation?

D’office, Sylvain Lacasse admet, sans gêne, que la démission annoncée de Jocelyn Thibault à la tête de Hockey Québec l’a surpris.

Ce dernier a indiqué comme raison un conflit contre la moitié des dirigeants des associations régionales, qui résistent aux règles de bonne gouvernance qu’il essaie d’imposer depuis environ une année. Pour l’AHMBR, son départ, qui sera effectif en juin prochain, est encore difficile à mesurer.

Mais une chose est sûre : il envoie un message fort au gouvernement du Québec quant à la santé de l’organisme qui régit le hockey civil. Une santé qui pourrait être considérée comme précaire notamment en raison de la montée en popularité du hockey scolaire dans la dernière décennie.

« Son départ est un électrochoc pour Québec, croit le président de l’AHMBR. Maintenant, ça prend un coup de barre de la part du gouvernement. »

« Lorsque Jocelyn Thibault avait été engagé, le gouvernement lui avait demandé des changements, rappelle Sylvain Lacasse. Mais lorsque des changements et des solutions ont été présentés, des régions du Québec se sont montrées réfractaires. » À ce sujet, Jocelyn Thibault a mentionné que « tout le monde est un peu maître chez lui ».

Pour preuve, en novembre 2023, le journal Les 2 Rives rapportait que sept joueurs des Mariniers Junior A et B devaient quitter leur équipe à cause d’un règlement de Hockey Richelieu – plus restreignant que celui de Hockey Québec – qui limite à huit le nombre de joueurs de 20 et 21 ans, dont seulement quatre de 21 ans, dans les équipes de niveau Junior. Rappelons que Hockey Richelieu est une organisation sous l’égide de Hockey Québec qui régit l’AHMBR. Ainsi, cet exemple démontre bien la lourdeur administrative qui règne dans le hockey civil québécois.

Hockey Richelieu « ouvert aux changements »

Sylvain Lacasse assure néanmoins que Hockey Richelieu a toujours été ouvert aux changements. « Hockey Richelieu a toujours été avant-gardiste. On fait partie d’une région favorable aux changements », assure-t-il.

Selon ce dernier, une des idées de Jocelyn Thibault était de ramener le hockey « à la base » pour les joueurs d’âge primaire. « Il voulait du hockey local et moins compétitif pour les plus jeunes. C’est-à-dire axer le sport vers le plaisir en enlevant les niveaux pour les catégories [B, A, BB]. Mais certaines régions, qui ont leur propre réalité, ne voulaient pas. De son côté, Hockey Richelieu était favorable à cette idée », explique en détail le président de l’AHMBR.

Des enjeux à l’horizon?

Actuellement, un des enjeux qui pointe à l’horizon est l’exode des joueurs évoluant au niveau civil vers d’autres organisations, tel que le hockey scolaire.

À ce sujet, Sylvain Lacasse mentionne que dans la région de Hockey Richelieu, environ 30 % des joueurs de hockey, sont dans un programme scolaire. « La menace est réelle! Depuis 10 ans, les structures scolaires ont gagné en importance et le hockey civil n’est plus nécessairement le premier choix », prévient-il.

Pour l’instant, Sylvain Lacasse espère qu’un changement va s’opérer chez Hockey Québec, qui est plongé dans un tumulte de contestations et de questionnements dans les derniers jours. « À l’AHMBR, on espère que le départ de M. Thibault va réveiller le gouvernement. L’essentiel, ce sont les jeunes qui jouent au hockey. Ils doivent pouvoir évoluer dans un climat sain axé sur le bonheur et le développement. Aussi, on espère une gestion moins lourde parce qu’en ce moment, c’est une grosse machine administrative », conclut-il.

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