« Je gérais une équipe de gars sur le chantier pour implanter les équipements médicaux. J’étais là lorsqu’on a accueilli les premiers patients, une expérience inoubliable », raconte la jeune femme.
Une fois ce contrat terminé, elle a commencé à prendre des congés pour accompagner son père, Jean-Pierre, lors de voyages d’affaires, étant plus à l’aise que le paternel avec la langue de Shakespeare.
La Fromagerie Polytechnique a toujours fait partie de sa vie. Écoutant les conseils de son mentor de l’époque, elle a fait la grande demande à son père afin de travailler dans l’entreprise. Il fallait tout de même que les deux autres actionnaires de la compagnie acceptent.
« Partager les mêmes valeurs, la même culture d’entreprise, la même éthique de travail avec nos partenaires, nos clients, nos employés, c’est la base. J’avais cinq ans pour faire mes preuves. Pendant les deux premières années, j’ai occupé plusieurs postes pour me familiariser avec tous les aspects de l’usine et à un certain moment, j’ai réalisé que je ne voudrais pas être ailleurs. J’avais trouvé ma place, je me sentais chez moi », résume l’entrepreneuse dans l’âme.
Copropriétaire de la Fromagerie
Après quatre ans, en avril 2020, Camille Salvas est devenue copropriétaire et actionnaire de la Fromagerie.
Maintenant, elle porte fièrement le titre de Relève à la présidence. Depuis un an, elle travaille à bâtir son équipe pour permettre à l’entreprise de relever les défis de croissance issus des agrandissements successifs et des projets à venir.
Par ailleurs, le réseautage est très important pour elle. « Je participe au réseau EntreChefs PME où je côtoie un groupe de jeunes qui, comme moi, reprennent des entreprises familiales. Je me suis beaucoup entourée de mentor, hommes et femmes, pour approfondir l’aspect humain du métier, pour me découvrir comme leader, comme chef d’entreprise », raconte la jeune femme.
Sa vision du leadership
Le leadership au féminin s’exprime-t-il différemment? « Homme ou femme, il faut être en lien avec sa vraie nature. Parfois, je voudrais avoir de l’impact, mais les larmes me montent aux yeux. C’est fâchant, mais j’ai accepté que je suis comme ça et quand je vis une émotion, je n’essaie pas de la cacher, je n’accumule pas de frustration. Il faut prendre conscience de qui l’on est et être en paix avec ses valeurs. Le leader autoritaire n’est pas le seul modèle. Il y a plein de modèles dont on peut s’inspirer pour trouver ce qui nous convient », explique Camille.
« Si un entrepreneur ne prend pas soin de lui, ne prend pas le temps de décrocher, de bien s’alimenter, de faire du sport, etc., il ne peut pas performer dans son entreprise, croit Camille Salvas. Les nouvelles générations n’ont pas à se poser la question : est-ce que j’ai le droit ou pas? Vas-y fonce! Si une porte se ferme, une autre va s’ouvrir. »
