« Nous avions reçu une offre il y a quelques mois. Les acheteurs étaient très sérieux et comptaient investir plusieurs millions de dollars. Ils voient un grand potentiel de développement, ce qui est très positif », explique le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin.
Le couple compte notamment y installer une piscine, des jeux d’eau et d’autres structures de loisir, en plus de rénover les bâtiments existants. La population sainte-annoise pourra d’ailleurs profiter de ces infrastructures, ce qui est un plus pour la Municipalité, qui ne dispose pas de piscine sur son territoire.
« On veut doubler les terrains, assure la copropriétaire Carole Adam. C’est très embryonnaire comme estimation, mais on veut se rendre à environ 400. On veut faire le tout en respect avec l’environnement, sans couper d’arbres parce qu’il y a des parties non exploitées en ce moment au camping. »
La transaction a été conclue à 975 000 $. La Municipalité versera le tiers de ce montant, soit 325 000 $, à la Société d’aménagement de la Baie Lavallière (SABL) qui s’occupait d’opérer le camping.
Opportunité
Carole Adam et Martin Proulx sont déjà copropriétaires du Camping Hatley, à Sainte-Catherine-de-Hatley, depuis 11 ans. Ils connaissent un peu la région pour avoir navigué dans les îles de Sorel à plusieurs reprises. D’ailleurs, leur premier intérêt d’achat était la Halte des 103 îles, qui était à vendre.
« On a montré de l’intérêt, mais ça n’a pas fonctionné. On a vu qu’il y avait un camping juste en face, alors on a commencé les démarches avec la Municipalité. Depuis 11 ans, on exploite un camping de 285 terrains et comme c’est impossible d’agrandir celui qu’on a présentement, on cherche ailleurs. On a presque conclu une entente à Windsor, mais les citoyens voulaient que ça demeure un parc, alors le tout a avorté. Michel et moi étions prêts pour un nouveau défi et nous sommes heureux que ce soit à Sainte-Anne-de-Sorel », explique Mme Adam.
Cette 12e saison estivale de camping sera donc spéciale pour le couple, qui s’installera dans la région afin d’être dédié à temps plein au Camping du Chenal-du-Moine. « Nos enfants de 35 et 31 ans exploiteront le Camping Hatley. Il y a déjà un gérant sur place et une équipe solide qui peut l’opérer. Nous, on sera à temps plein ici. On ne veut pas le flipper et le revendre, on veut vraiment l’opérer à long terme. On est dans la cinquantaine et encore très en forme », assure Carole Adam.
Malgré l’ajout de jeux d’eau et d’une piscine afin de rajeunir la clientèle, les copropriétaires veulent rassurer les campeurs actuels. « Avec cette superficie, on peut faire une section adulte et une section familiale. On ne veut pas que les gens sur place ne se sentent plus dans leur camping, ou qu’ils se sentent bousculés. Il y avait aussi de l’inquiétude il y a 12 ans quand on a acheté le Camping Hatley, mais on a respecté les gens en place en plus d’intégrer des choses », assure Mme Adam.
Que du positif
Le maire Michel Péloquin se réjouit de cette transaction qui rapportera non seulement au niveau des services avec les infrastructures de loisir, mais aussi avec les taxes.
« Ce camping n’a jamais rapporté une cenne à la Municipalité parce que nous en étions propriétaires. Avec cette vente et les investissements qui vont suivre, la valeur foncière va augmenter et il s’agira de revenus pour la Municipalité », insiste Michel Péloquin.
Malgré tout, cette vente fait un léger pincement au cœur pour le maire. « Ce camping a été bâti au milieu des années 70 par le gouvernement du Québec, qui s’en est départi en 1983 en le vendant 1 $ à la Municipalité. Comme elle faisait des déficits, le camping a fermé au milieu des années 90, puis en 1997, la SABL, dont je faisais partie, a pris sa gestion en charge à la demande de la Municipalité pour une période de 40 ans. J’ai donc un très grand attachement à ce camping, mais en voyant l’offre, on n’avait pas le choix. Il n’y a que des avantages pour la Municipalité et les citoyens », conclut-il.