Un des promoteurs du projet, Éric Lupien, de l’entreprise Fruits des îles inc., s’est dit peu surpris de la situation. Il ne fallait qu’une seule question du public au ministre pour que ce processus soit déclenché.
« On s’y attendait un peu. Je n’ai jamais connu un projet dans ma vie qui a fait l’unanimité. Il y aura toujours des gens pour poser des questions et on comprend ça, on respecte ça. Le BAPE va juste nous donner l’occasion d’aller plus loin dans nos explications afin de prouver que c’est un bon projet pour l’environnement. On va pouvoir éliminer les fausses croyances entourant le projet », souligne-t-il.
M. Lupien voit donc cette nouvelle consultation de façon positive. « On ne peut pas faire un projet de cette ampleur sans l’appui de la population », insiste-t-il.
Initialement prévu pour septembre, le projet sera visiblement retardé de quelques mois. « Si tout va bien, on espère commencer les chargements de sable en décembre », mentionne Éric Lupien.
Préoccupations citoyennes
Lors de la soirée de consultation du 30 avril, à Sainte-Anne-de-Sorel, à laquelle plus de 120 personnes avaient assisté, des citoyens ont posé de nombreuses questions, surtout au niveau des transports de sable de Sainte-Victoire-de-Sorel au site qui sera situé au 1350, chemin du Chenal-du-Moine. À ce sujet, Éric Lupien se veut rassurant. « On va prendre plein de moyens pour rassurer la population à ce sujet. On aura l’occasion de présenter nos mesures de mitigation », avance-t-il.
Parmi les autres préoccupations soulevées le 30 avril dernier, notons les zones inondables, le bruit, les poussières et les pesticides. M. Lupien assure qu’il a des réponses à toutes les inquiétudes des citoyens.
Rappelons que le projet de cannebergière s’étale sur 700 000 mètres carrés et comprend 12 bassins de culture, un bassin d’irrigation, deux bassins de récupération, une station de pompage et un bâtiment administratif ressemblant à un bâtiment agricole. Pour réaliser ce projet, on estime à sept hectares la perte de milieux humides et à 15 hectares les boisés à détruire, mais les boisés détruits seront compensés à 125 %. Donc pour un arbre détruit, on plante 1,25 arbre. Quant aux milieux humides, ils seront compensés à 110 %.
Ce projet bénéficie de nombreux appuis, dont l’UPA Richelieu-Yamaska ainsi que les conseils municipaux de Sainte-Anne-de-Sorel et de Sainte-Victoire-de-Sorel. Fruits des îles inc. investit entre 26 M$ et 28 M$ pour ce projet qui créera 40 emplois pendant la construction et huit pendant l’exploitation.
Modalités du BAPE
La commission d’enquête du BAPE sera composée de Prunelle Thibault-Bedard et de Georges Lanmafankpotin qui agira à titre de président. Les curriculums vitae des commissaires peuvent être consultés sur le site Web du BAPE. Tous les détails entourant les modalités de participation seront annoncés prochainement.
L’ensemble de la documentation est disponible en version électronique dans le Registre des évaluations environnementales, sous la responsabilité du MELCCFP, ainsi que dans le site Web du BAPE. Les documents peuvent aussi être consultés au Centre de services municipaux de Sainte-Anne-de-Sorel situé au 1685, chemin du Chenal-du-Moine. Les citoyens peuvent également communiquer avec le BAPE pour obtenir plus d’informations.