2 novembre 2022 - 07:01
Taxe d’accise sur les produits de vapotage
« Certains consommateurs vont être tentés de s’orienter vers le marché noir » – Manuel Lavallée
Par: Stéphane Martin

Depuis le 1er octobre, les prix des produits de vapotage ont considérablement augmenté avec l’imposition d’une taxe d’accise fédérale. Photo Stéphane Martin | Les 2 Rives ©

Depuis le 1er octobre, toute substance liquide conçue pour les dispositifs de vapotage vendue au Canada est soumise à une taxe d’accise fédérale. Le prix des produits augmente considérablement, faisant craindre à certains commerçants que la clientèle se tourne vers le marché noir.

Concrètement, une bouteille de 100 ml se vend 14 $ plus cher depuis l’imposition de cette taxe d’accise. À ce montant, on ajoute la TPS et la TVQ. Le prix pourrait se voir encore augmenter puisque le gouvernement fédéral a invité les provinces à participer à la taxation. Si les provinces adoptent la taxe d’accise, un nouveau timbre provincial devra être apposé sur tous les produits et les droits à payer seront doublés.

« Ça va faire mal aux plus démunis. La personne qui fumait des cigarettes de contrebande qui a transféré à la vape réalise soudainement que vapoter va peut-être lui coûter plus cher que de fumer des cigarettes illégales. Certains consommateurs vont être tentés de s’orienter vers le marché noir. Les produits vendus en magasin sont soumis à de hauts standards de qualité comparativement à ce que l’on retrouve sur la rue », se désole le propriétaire des boutiques Evape de Sorel-Tracy et de Contrecœur, Manuel Lavallée.

Pour les commerces de détail, une période de grâce de trois mois est allouée afin de pouvoir écouler les inventaires non taxés. À compter du 1er janvier 2023, les détaillants devront vendre uniquement des produits liquides avec taxe d’accise. « Il va y avoir des fermetures chez les commerçants. Les plus vulnérables vont tomber. Les coûts d’acquisitions vont monter, car c’est une taxe à l’achat. Il faut l’absorber quand on passe nos commandes de marchandise », ajoute M. Lavallée.

Le débat sur les saveurs est clos?

Le seul aspect positif qu’entrevoit Manuel Lavallée avec l’imposition d’une taxe d’accise suggérerait que le débat sur les saveurs des produits de vapotage serait clos. « Ça laisse penser qu’ils ne toucheront pas aux variétés de saveur étant donné qu’ils viennent de taxer le produit. Le gouvernement devrait nous laisser tranquilles avec ce que ça goûte. Je n’imagine pas que les autorités gouvernementales se priveraient de revenus considérables en retirant les saveurs », argumente le propriétaire des boutiques Evape.

Ce dernier rappelle en terminant que l’objectif de l’industrie de la vape est que les gens abandonnent le tabac. « Quelqu’un qui lâche la cigarette de tabac n’a pas nécessairement envie d’avoir un produit de substitution qui goûte la cigarette. Il ne faut pas oublier que le but du vapotage est de cesser la cigarette régulière. Un ancien fumeur peut préférer vapoter une saveur fruitée pour se dissocier complètement du goût du tabac. Ensuite, il baisse graduellement le taux de nicotine dans le liquide pour éventuellement cesser complètement de vapoter. »

La décision d’imposer une taxe d’accise sur les produits de vapotage a été adoptée par Ottawa le 7 avril dernier.

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