19 octobre 2022 - 09:34
Centre des arts contemporains du Québec à Sorel-Tracy
« C’est impensable que le ministère de la Culture soit absent de notre projet » – Dominique Rolland
Par: Stéphane Martin

Dominique Rolland (à gauche) faisait partie des nombreuses figures artistique et culturelle à s’être réunies à Longueuil, le 20 septembre dernier, pour dénoncer le sous-financement de la culture en Montérégie. Parmi les personnalités présentes, on comptait le comédien Sylvain Massé, l’artiste plasticien Stanley Février et l’auteur-compositeur-interprète Émile Bilodeau. Photo gracieuseté

Le manque de financement dans le secteur de la culture en Montérégie est dénoncé par plusieurs artistes et organismes de la région. C’est le cas du Centre des arts contemporains du Québec (CACQ) à Sorel-Tracy.

« À titre d’exemple, le centre était éligible à un financement dans un programme d’immobilisation du ministère de la Culture. En 2018, les fonctionnaires ont modifié les critères d’accessibilité faisant en sorte que seuls les organismes ayant déjà reçu une subvention pouvaient se qualifier. Les organismes naissants, comme nous, n’avaient plus accès à cette subvention. Cela a privé le centre d’un financement important. On a des financements de tous les ministères, mais pas celui de la Culture. C’est gênant, car on est un centre dans le domaine des arts visuels », déplore le directeur général du Centre des arts contemporains du Québec à Sorel-Tracy, Dominique Rolland.

Selon une étude citée par Culture Montérégie, en 2019 pour la culture, la région a reçu 24 $ par habitant alors que la moyenne nationale était de 203 $. Cette statistique place la Montérégie au 17e et dernier rang au titre des dépenses en culture du gouvernement du Québec par habitant.

« Pourtant, on génère de l’emploi et on fait rouler l’économie. Les statistiques démontrent que chaque dollar injecté dans le domaine industriel rapporte 3 $ et on trouve ça performant parce que cela maintient les régions vivantes. Quand on regarde en culture, on dit qu’un dollar injecté va en générer 7 $. C’est plus payant d’investir dans le domaine culturel qu’industriel », soutient M. Rolland.

Dans la phase 1 du projet de la réhabilitation de l’ancien site de la Sincennes-McNaughton, la Ville de Sorel-Tracy (avec le chèque des assurances de l’incendie), le ministère des Affaires municipales et la MRC de Pierre-De Saurel ont fourni 1,2 M$, tandis que le CACQ a fourni la balance dans ce projet de plus de 2 M$.

« D’un autre côté, on a mis à Sorel-Tracy l’équivalent de 2 M$ en œuvres d’art financées par le privé. On va ajouter une centaine de sculptures le long de la rivière Richelieu pour rendre l’art accessible et faire de Sorel-Tracy une destination touristique, économique et sociale dotée d’un caractère culturel unique au Canada. Ça va générer des milliers de touristes qui vont faire marcher les restaurants, les boutiques, etc. On va créer une centaine d’emplois permanents, on va développer une des plus grandes expertises en muséologie et en production d’œuvres d’art. C’est tout ça que peut faire la culture. Notre but est d’aider les artistes et de faire rouler l’économie. C’est impensable que le ministère de la Culture soit absent de notre projet », de conclure Dominique Rolland.

image
image