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Danielle Pilette explique que les nouvelles mesures fiscales du gouvernement fédéral touchent deux éléments pour les municipalités. Auparavant, il y avait un plafond concernant les allocations de dépenses, mais il a été éliminé. Le deuxième changement est que celles-ci sont désormais imposables.
« Le gouvernement considère presque que lorsque les élus sortent de leur travail, ils sont en vacances. Il y a en effet une partie sociale dans leur travail, mais il compte également beaucoup de représentations et la participation à des événements, soit une partie un peu plus de lobbying », mentionne l’experte en gestion municipale et métropolitaine.
Rester sur place
Mme Pilette a étudié attentivement le profil financier de la Ville, disponible auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, afin de répondre aux questions du journal Les 2 Rives. Elle pense que le salaire du maire est justifié étant donné la population de 35 000 habitants et son budget considérable de 61 M$.
« Avec un budget annuel aussi élevé, il faut prendre en considération la charge du maire. Il n’y a pas beaucoup de directeurs généraux d’organismes avec un salaire comparable qui ont des budgets aussi élevés à gérer. Ce rôle inclut de grandes responsabilités et le maire est le grand responsable de la surveillance municipale. Même avec une hausse de plus de 8 %, ce n’est pas surpayé si le maire arrive à des résultats. Il faut que son discours se traduise, par exemple, par une augmentation de sa population ou de sa valeur foncière. Si les données restent les mêmes, les citoyens ont le droit de se poser des questions », souligne Danielle Pilette.
Les principaux défis de la municipalité résident dans le niveau inférieur de sa richesse foncière et le manque de progression de sa population, croit la professeure. Le maire devra, dans les prochaines années, améliorer ces deux éléments pour développer sa municipalité et justifier son salaire.
« Contrairement aux autres villes semblables en dehors de la Communauté métropolitaine de Montréal, Sorel-Tracy ne progresse pas rapidement. C’est une ville avec un profil industriel et qui ne profite pas actuellement d’une hausse de sa population ou de l’installation d’entreprises comme d’autres villes-centres actuellement. Elle devra repositionner son image. Cela donne une image arrêtée. La Ville devrait miser sur le rajeunissement de son image pour attirer les jeunes et les garder. Elle devrait peut-être aussi se repositionner sur des programmes offerts à son cégep comme des programmes dans l’industrie du numérique », conclut-elle.