« C’est un grand soulagement. Ça fait du bien de voir ça. Quand le feu a pris trois fois dans le même mois cet été, j’avais pas mal hâte de la voir à terre », lance Mario Pelletier, le voisin immédiat de cette maison blanche du 119, rue Victoria qui n’est maintenant qu’un souvenir.
Le 18 février 2022, un premier incendie criminel a été déclenché à l’intérieur et les dommages étaient considérables. Depuis, la maison est inhabitée. Puis le 23 juin et le 13 juillet, les pompiers se sont déplacés pour des incendies mineurs qui ont été déclenchés à l’arrière de la résidence. Les interventions ont été courtes puisque le tout a été maîtrisé rapidement. Finalement, dans la nuit du 25 juillet, un autre incendie criminel a causé plus de dommages cette fois à la résidence. Dans les quatre cas, personne n’a été arrêté.
M. Pelletier habite cet endroit depuis 43 ans. « Je n’ai jamais eu de problème avant. J’ai acheté le 2 juin 1979 et la maison a été inhabitée pendant quelques années, mais le reste du temps, je n’ai jamais eu peur d’habiter ici. Là, quand du monde marchait la nuit dans ma rue, j’avais peur qu’ils mettent le feu à côté de chez nous. Ma maison et ma remise sont collées; si le feu prend, ça prend chez nous aussi. Il y a des maisons centenaires dans le quartier, c’est pas long que ça peut flamber », raconte le résident de la rue Victoria.
Ce dernier déplore toutefois que la petite remise n’ait pas été détruite avec la maison. « C’est dangereux puisque des gens peuvent venir squatter ou même mettre le feu encore. C’est collé sur mon terrain et ma maison », dénonce-t-il.
Un long processus
Pour procéder à la démolition d’un bâtiment privé sans l’accord du propriétaire, une Ville doit obligatoirement obtenir une ordonnance émise par un juge. En août 2018, la Ville de Sorel-Tracy a donc commencé les démarches juridiques pour obtenir un jugement afin d’obliger le propriétaire du 119, Victoria à procéder à la démolition de son bâtiment. La Ville jugeait la maison non conforme, non sécuritaire et ayant perdu plus de la moitié de sa valeur.
Le juge affecté au dossier a rejeté la demande de démolition. La Ville a donc dû poursuivre les démarches en faisant appel du jugement. Ces démarches se sont poursuivies jusqu’au début du mois d’octobre dernier lorsque le propriétaire de l’immeuble a finalement consenti aux demandes de la Ville et a obtenu des certificats d’autorisation pour procéder à la démolition des bâtiments sur le terrain de l’immeuble.
Pendant tout le processus juridique et jusqu’au début du mois dernier, le propriétaire ne consentait pas à démolir les bâtiments, malgré plusieurs incendies qui ont endommagé le bâtiment principal.
