La situation est la suivante. La STC a un budget annuel d’autour de 12 M$ par année. Il y a 2,5 M$ qui sont versés directement par la MRC provenant directement des 12 municipalités, donc de nos taxes à vous et à moi. En vertu d’un de ses programmes, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (prenez bien la mesure du nom du ministère, c’est ironique), le transport collectif est soutenu financièrement, année après année. Mais le ministère tarde, depuis plusieurs années, à transférer les sommes dues à la STC.
Réglons d’abord un aspect du dossier. La STC prévoit 750 000 déplacements en 2025. C’est beaucoup de déplacements pour une population de 53 000 personnes. Ça signifie que ses services sont utilisés. Il n’est pas question de gaspillage. La STC est un organisme qui accompagne la population dans ses besoins de transport. La réponse des gens de la région est claire parce que le nombre de déplacements augmente chaque année.
Le gros problème de l’histoire, c’est la gestion des liquidités, de l’argent disponible au quotidien. La STC doit payer les salaires, les autobus, ses fournisseurs et les autres frais. Pour ça, elle a besoin d’argent dans son compte. Comme le ministère ne verse pas les sommes dues, elle doit fonctionner à crédit. Et le crédit, ça coûte cher. La MRC cautionne la marge de crédit de 3,8 M$ de la STC et doit en plus avancer l’argent que le ministère doit à cette dernière.
Les frais d’intérêt accumulés par la MRC entre janvier 2022 (oui, 2022!) et juillet 2025 s’élèvent à 517 370 $. Cette somme, c’est de l’argent complètement perdu. Ça ne paie pas des services, ce n’est pas de l’immobilisation, c’est simplement pour le financement des emprunts ou des marges de crédit.
Comment dire délicatement et posément que par cette façon qu’il a de ne pas respecter ses engagements financiers vis-à-vis ses partenaires, le ministère des Transports fait assumer par notre région ses difficultés financières? Nous connaissons tous la situation difficile du gouvernement du Québec. Mais sa stratégie consistant à ne pas payer ce qu’il doit déstabilise ses partenaires et risque, dans le cas qui nous occupe, de compromettre et de mettre en péril la continuité des services et le développement des projets de transport collectif dans la région.
La STC est certainement une des organisations les plus dynamiques de la région. Son équipe travaille à toujours améliorer les services de transport adapté, du taxibus régional et des circuits urbains et express sur le territoire de la MRC. Elle vient d’ajouter la municipalité de Saint-Antoine-sur-Richelieu à son offre de taxibus, augmentant ainsi le rayonnement de Sorel-Tracy.
Il n’y a qu’une seule façon de régler le problème des liquidités de la STC : que le ministère respecte ses engagements. Est-ce trop demander?