Chose certaine, dit Alain Chalifoux, son président-directeur général, « du plus gros des petits producteurs québécois, nous devenons maintenant le plus petit des grands. Et ce n’est que le début! », promet-il.
Ce pourquoi il a, dans un premier temps, après avoir décidé d’élargir sa gamme de produits et développé des marchés à valeur ajoutée, conclu une entente d’affaires avec un producteur européen, Alsace Lait.
Ils ont ensemble formé une compagnie (PL Nouvelle-France) au sein de laquelle il détient 60% des parts et entrepris la production à Sorel-Tracy même d’une gamme élargie de produits dont la mise en marché débutera vraisemblablement à l’automne.
Un devoir d’entrepreneur
« Notre famille est implantée ici depuis 1920. Il n’était pas question pour nous d’aller s’installer ailleurs. Mon père nous a toujours dit que c’est ici que les Chalifoux doivent faire des affaires, même si leurs produits se distribuent ensuite à travers le Canada, comme nous nous apprêtons à le faire », dit fièrement Alain qui, avec son frère Maxime et sa cousine Mélanie, sont désormais à la tête de l’entreprise familiale.
« Pas question donc, comme plusieurs le font, de vendre à des plus grands. Comme employeur, disait aussi mon père, il y a ce devoir social de contribuer à l’avenir de son milieu. On m’a inculqué cela alors que j’étais très jeune. Et c’est ce que je fais! »
Cette quatrième génération de Chalifoux dirige maintenant une entreprise qui, en 2014 comptait déjà 161 employés auxquels, une fois ce projet complètement réalisé, s’ajouteront une quarantaine d’autres.
Une alliance stratégique
Ce faisant, les Chalifoux comptent ainsi contrer à la fois les menaces qui pèsent à l’horizon sur le secteur agro-alimentaire avec le libre-échange Canada – union européenne qui permettra aux fromagers européens d’expédier au pays 17 700 tonnes de fromage additionnelles.
« L’alliance que nous avons conclue avec Alsace Lait en est une stratégique qui implique un transfert technologique, nécessite l’embauche et la formation de nouveaux personnels à l’équipe existante pour produire une nouvelle gamme de produits laitiers frais et ainsi repositionner les marques Riviera et Chalifoux », explique-t-il.
Quant à Alsace Lait, elle pénètre ainsi le marché nord-américain. « Alsace Lait a rencontré divers producteurs et entre nous, ça a cliqué. Après avoir visité nos installations, je suis allé là-bas et nous avons commencé à négocier ce qui est devenu aujourd’hui notre entente. Quant aux produits, ils porteront le nom Riviera. C’était fort important pour nous de ne pas perdre notre identité dans cette entente. Ce qu’ils ont compris aisément. D’autant que l’entente conclue en février 2015 nous satisfaisait tous les deux! »
Aujourd’hui le bâtiment est construit attenant à la laiterie, boulevard Fiset. Ses nouveaux silos scintillent. L’équipement fabriqué en Europe est en place. Le rodage s’est fait pendant qu’Alain discutait avec les grands épiciers canadiens de la distribution de cette nouvelle gamme de produits. Tout cela en six mois, s’exclame-t-il fièrement.
Des immobilisations
Le budget consacré à ce nouvel investissement est important. Agrandir l’usine, adapter ses équipements et en ajouter de nouveaux a coûté quelque 9,7 M$. Mettre en marché, au Canada, ces nouveaux produits, estime-t-il nécessitera 8,6 M$ sur trois ans. Sans compter l’équipe expérimentée qui se joint à la sienne pour la compléter. Enfin, il a injecté près de 3 M$ sur la salle énergétique qui dessert maintenant l’ensemble de l’usine.
Tant qu’à faire, poursuit-il, « nous avons choisi d’améliorer nos équipements fromagers existants, des investissements de quelque 700 000$. Ce qui nous permettra d’augmenter la flexibilité de notre usine et d’améliorer nos coûts de production. Et l’on pourra par la suite continuer d’ajouter des lignes de nouveaux produits sans trop avoir à modifier les choses. Nous avons une usine ultra-moderne déjà prête pour une autre expansion! »
L’entreprise a pu recevoir une subvention d’un million de dollars de la part d’Investissement Québec. Sans l’intervention de l’ex-ministre Élaine Zakaïb qui a piloté le dossier, jamais il n’aurait pu recevoir ce support financier, rappelle M. Chalifoux.
De Développement économique Canada, M. Chalifoux a reçu 250 000$. Alors qu’il en avait espéré 2 M$.
Chalifoux en chiffres | |||
Année | Chiffre d’affaires | Masse salariale | Nombre d’employés |
2011 | 35M$ | 4 244 692$ | ND |
2012 | 37M$ | 5 042 068$ | ND |
2013 | 41M$ | 5 508 130$ | 150 |
2014 | 49M$ | 6 355 333$ | 161 |
2015* | 56M$ | 7 790 000$ | 179 |
*Les données de 2015 sont prévisionnelles. |