29 juin 2022 - 09:31
Chevalier cuivré : l’APM mandate l’UPA Montérégie
Par: Jean-Philippe Morin

De gauche à droite, Louis-Philippe Péloquin, chef principal, Affaires publiques et Communications, projet Contrecœur à l’Administration portuaire de Montréal et Julien Pagé, 1er vice-président de l’UPA Montérégie. Photo gracieuseté

L’Administration portuaire de Montréal (APM) a annoncé le 28 juin avoir mandaté la Fédération de l’UPA de la Montérégie afin de réaliser et de mettre en place un programme d’intervention sur les pratiques agricoles dans le bassin versant des ruisseaux Bergeron et Séraphin-Choquette, près de la rivière Richelieu et situé en amont d’une frayère à chevalier cuivré.

Le programme visera à améliorer la qualité de l’eau et la gestion des rives afin de favoriser un habitat propice à la pérennité et au développement de cette espèce de poisson, compte tenu que la rivière Richelieu est le seul endroit connu où elle se reproduit.

Cette annonce s’inscrit dans le cadre du projet d’expansion des activités du Port de Montréal à Contrecœur, pour lequel l’APM s’est engagée à mettre en place un plan visant à atténuer les effets environnementaux du projet. En vertu de l’entente évaluée à près de 800 000 $ conclue en mars dernier, les experts de l’UPA Montérégie ont récemment entamé un projet en trois phases. Ils interviendront ainsi au cours des cinq prochaines années afin de caractériser le territoire, de proposer des pratiques agricoles durables et de soutenir leur implantation.

Pour réaliser ce mandat, l’UPA Montérégie mettra à profit son équipe multidisciplinaire de l’aménagement du territoire et du développement régional, composée notamment de biologistes et d’agronomes. L’UPA Montérégie est active dans des initiatives de gestion de l’habitat du chevalier cuivré depuis 2009.

« Les travaux de l’UPA Montérégie nous permettront de mettre en œuvre des solutions concrètes afin que notre expansion à Contrecœur soit un projet exemplaire en matière de développement durable », indique Paul Bird, vice-président, Contrecœur à l’Administration portuaire de Montréal.

L’approche va notamment faire valoir l’établissement de solutions techniques en parcelles agricoles, comme la gestion des polluants tels que les nitrates et les pesticides, la réduction du ruissellement par des pratiques agroenvironnementales et la création de bandes riveraines, avec en amont une sensibilisation des producteurs agricoles locaux.

L’APM envisage avoir recours à un éventail de mesures dans le cadre de son plan de compensation des effets environnementaux de son projet d’expansion à Contrecœur. Pour le chevalier cuivré, ces mesures incluent un projet de restauration de deux hectares d’herbiers servant d’habitat d’alimentation aux adultes du chevalier cuivré, soit le double de la portion d’herbiers qui sera affectée. La mise en place d’un programme de sensibilisation des usagers du fleuve sur le chevalier cuivré, l’érosion des berges et les bonnes pratiques de navigation de plaisance ainsi qu’un projet de recherche visant à bonifier les connaissances sur la reproduction du chevalier cuivré, sont aussi prévus. D’autres initiatives actuelles et futures visent à s’assurer d’un impact minimal du projet Contrecœur sur les écosystèmes aquatique et terrestre.

La Presse a toutefois rapporté en mai dernier que Pêches et Océans Canada douterait de l’efficacité des mesures de compensation proposées par l’APM, et ce, même si l’ex-ministre de l’Environnement du Canada, Jonathan Wilkinson, avait déjà donné son feu vert pour le projet le 1er mars 2021. Pêches et Océans Canada douterait de la plantation d’herbiers à des endroits où l’espèce est absente ou éparse, la qualifiant d’avenue « impliquant une grande incertitude ». Pour cette raison, la Société pour la nature et les parcs au Québec (SNAP Québec) a demandé au gouvernement canadien de déclencher une nouvelle étude d’impact.

Rappelons que le nouveau terminal de conteneurs prévoit la manutention, à terme, de 1,15 million de conteneurs (EVP). Le début des travaux de construction de ce projet estimé entre 750 M$ et 950 M$, est prévu avant la fin de 2023 pour une mise en service en 2026. Il prévoit la création de 5000 emplois pendant la phase de construction et 1000 pendant la phase d’exploitation.

image