Pour l’occasion, plusieurs médias, dont Les 2 Rives, ont été invités à visiter le chantier du Port de Montréal à Contrecœur. Plusieurs grands manitous de ce projet d’envergure y étaient, dont la présidente-directrice générale (PDG) de l’APM Julie Gascon et le vice-président exécutif au développement commercial et à l’exploitation de l’APM Paul Bird.
« Ces autorisations sont le reflet d’un travail rigoureux initié il y a plusieurs années alors que de nombreuses mesures de compensation sont bien avancées ou terminées », a mentionné Mme Gascon, avant la visite.
Les médias ont pu, avant la visite du site, voir une station servant à mesurer le bruit et la qualité de l’air sur le site. « Le but est d’éviter d’avoir des excès en bruit ou en poussière. On agit avant que les seuils soient atteints avec des lectures en continu », a expliqué M. Bird.
Les herbiers
D’ici la fin de 2025, des travaux préliminaires en eau débuteront, puis à l’été 2026, on effectuera la plantation d’herbiers sur une superficie de 3,29 hectares, ce qui pourrait doubler et atteindre 6,2 hectares après six ans. « Cela représente entre six et huit terrains de soccer », a imagé Mme Gascon, lors de la visite.
Cette mesure compensatoire sera effectuée près de l’île aux Bœufs, là où l’espèce en voie de disparition est présente, en attendant d’obtenir un dernier permis de Pêches et Océans Canada. Ce permis permettra à l’APM de détruire 0,9 hectare d’herbiers, soit « un terrain de soccer et demi », à proximité de la berge à Contrecœur.
« La Loi [sur les espèces en péril] demande à ce que l’on compense un pour un lorsqu’il y a une destruction d’herbiers. L’APM s’est engagée à compenser de beaucoup au-delà de ce que la loi demande », a ajouté Mme Gascon.
L’APM coupera également 13 000 arbres, mais replantera 40 000 végétaux, dont 17 500 cet automne.
Des retombées pour la Ville
La PDG de l’APM a insisté sur l’importance d’agir en communion avec la Ville de Contrecœur qui accueille le projet. « Quand on est un port en milieu urbain, c’est important d’avoir une excellente relation avec la communauté hôte. On a créé un comité ville-port […] et on regarde pour des projets communs pouvant bénéficier à nous et à la Ville de Contrecœur. On parle de projets, par exemple, de verdissement, qui auront des retombées pour nous et la Ville, ou des projets sociaux avec les écoles. L’important est d’identifier les projets ensemble et de trouver un budget commun pour les réaliser », a souligné Mme Gascon.
De l’opposition
Le groupe Vigie citoyenne Port de Contrecœur n’a pas tardé à réagir à l’émission d’un des deux permis. Le regroupement citoyen a tenu, le 26 octobre dernier, un rassemblement au quai municipal de Contrecœur afin de protester contre les impacts du futur port sur la santé et l’environnement.
Selon ces citoyens, il n’y a aucune urgence de réaliser ce projet « puisque les statistiques concernant le volume de conteneurs manipulés au Port de Montréal de l’APM démontrent qu’il est le même en 2024 qu’en 2014 », peut-on lire via communiqué. « Nous dénonçons le fait que le Port de Montréal ait déjà entrepris des travaux préparatoires sans avoir obtenu tous les permis nécessaires », ajoute Hélène Reeves, de Vigie citoyenne Port de Contrecœur.
Rappelons que 3770 emplois directs et indirects annuels sont prévus durant la construction, alors que 10 330 emplois à long terme sont prévus au maximum de sa capacité lorsque le port sera en fonction en 2030. Le coût total du projet aurait grimpé à plus de deux milliards de dollars. Les gouvernements du Canada et du Québec fournissent 150 M$ chacun, en plus de 300 M$ en prêts de la Banque de l’infrastructure du Canada. Le nouveau terminal à conteneurs permettra la manutention, à terme, de 1,15 million de conteneurs (EVP).










