2 novembre 2021 - 07:48
Choisir
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans la région, Louise Grégoire-Racicot livre ses impressions dans une chronique hebdomadaire au journal Les 2 Rives depuis 2018.

Écouter, jeudi dernier, le débat des candidats à la mairie de Sorel-Tracy devait donner toutes les raisons de comprendre les forces de chaque candidat, leurs idées maitresses. Ce ne fut pas le cas.

Les deux hommes convoitent la mairie, mais sont rarement sur la même longueur d’ondes, sauf sur une politique nécessaire de l’arbre. Ils analysent de façon diamétralement opposée la situation de la Ville, tous deux convaincus de la justesse de leurs propos respectifs.

Les deux ont utilisé un large arsenal de mots pour minimiser les propos de leur vis-à-vis. Maniant aisément le sarcasme, l’ironie voire l’insulte, ils n’ont raté aucune occasion, hélas, de se colletailler.

M. Péloquin a toutefois mieux contrôlé ses réactions. Il avait un bilan à défendre et était donc la cible de critiques acerbes de son opposant concernant notamment l’image et le développement de la Ville, les tensions avec la MRC ou Statera.

Quant à M. Daneau, qui avait défini 65 propositions visant l’amélioration de la gouverne soreloise, il n’a pas su défendre avec autant d’aisance que le maire sa vision des choses, souvent décontenancé par les propos de son adversaire.

Il a toutefois insisté sur l’importance de redresser la réputation de la Ville ternie par la diffusion d’extraits par Infoman et par la zizanie entre M. Péloquin et ses pairs de la MRC. Ce qui réduit les chances d’y attirer des investisseurs privés.

Le maire a fait peu de cas des expériences de travail de M. Daneau comme gestionnaire et meneur d’équipes. Comme du sérieux et de la justesse de l’économiste de métier dans sa présentation graphique du bilan économique du maire, minimisant l’efficience de la gestion de ce dernier. « L’économiste que vous êtes est un expert qui saurait parfaitement expliquer demain pourquoi ce qu’il a prévu hier n’est pas arrivé aujourd’hui », a-t-il rétorqué.

M. Péloquin s’est lancé à la défense des investisseurs et employés qui contribuent aux efforts de relance. Ce sont plutôt les multiples textes critiques et le mépris de certaines réalisations publiés sur son blogue par M. Daneau qui contribueraient à détruire la réputation de la ville, a-t-il dénoncé.

M. Daneau n’a pas su convaincre de la justesse des estimés qu’il avance pour affirmer que la Ville s’est embourbée financièrement (4 M$) dans Statera. Complètement faux, a rétorqué M. Péloquin qui n’a pas inscrit Statera dans sa liste de réalisations. Pourquoi?, insistait M. Daneau. Rappelons ici que Statera est une organisation à but non lucratif et autonome.

M. Péloquin a aussi expliqué comment le Centre des arts contemporains et le spectacle des 7 doigts de la main ont reçu des subventions gouvernementales et ont eux-mêmes entamé les démarches pour être présents à Sorel-Tracy. La multiplication des activités ajoute de l’attrait à la ville. Sans aucuns frais pour les citoyens, a-t-il insisté.

Une des retombées inattendues de ce débat est certes l’appui inconditionnel au maire sortant des conseillers Stéphane Béland, Benoît Guévremont et Jocelyn Mondou. Ils se défendent bien d’être « des moutons » que M. Daneau décrit.

Les cinq autres conseillers sont toutefois restés muets dont trois – Sylvie Labelle, Olivier Picard et Patrick Péloquin – ont de l’opposition recrutée, dit-on, par le maire. Un signe évident que l’ex-conseil n’était pas aussi uni qu’il le laissait croire. La transparence en a certes souffert. Et aussi la démocratie : ne pas l’avoir reconnu avant laisse peu de moyens à l’électeur d’évaluer les décisions de chaque conseiller.

Il faut maintenant choisir qui servira le mieux l’intérêt public. Un devoir non-négligeable pour assurer la meilleure pérennité possible à cette Ville qui fêtera bientôt ses 380 ans.

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