Ducharme-Martin a en effet plaidé coupable, le 23 novembre dernier, au palais de justice de Sorel-Tracy, à quatre chefs d’accusation dans trois différents dossiers, soit voies de fait armées, possession illégale d’une arme à feu, utilisation d’une arme prohibée et bris d’ordonnance. Les autres chefs ont bénéficié d’un arrêt conditionnel.

Les deux avocats au dossier, Me Frédéric Ouellet pour la Couronne et Me Marc Labelle en défense, se sont entendus pour cinq ans de prison pour les trois premiers chefs et 180 jours supplémentaires pour le bris d’ordonnance. Il lui était effectivement interdit à vie de posséder des armes en raison d’événements survenus en 2003 et 2007.

Selon le procureur de la Couronne, une vidéo du dépanneur a capté la scène en entier. « Cette caméra nous permet d’apprécier avec une grande qualité les événements qui se sont déroulés », a affirmé Me Ouellet.

La victime s’est dirigée dans le dépanneur et à sa sortie, sur le trottoir, un échange a eu lieu. Yan Ducharme-Martin s’est approché de la victime et lui a tiré deux balles, soit une dans la cuisse et une sur la fesse, « à bout portant et avec une très grande proximité ». Il lui a ensuite asséné deux coups de pied et lorsque l’homme s’est relevé, l’accusé lui a tiré une troisième balle dans la cuisse. Un dernier coup de poing a été asséné et les deux hommes sont partis dans des directions opposées.

Ce sont des citoyens qui ont appelé les policiers et la victime a « très peu » collaboré avec les autorités. L’homme blessé s’est d’ailleurs réfugié chez un ami après les événements et a tenté d’enlever les balles par lui-même avant de finalement se rendre à l’hôpital.

Le récit des faits permet aussi d’apprendre que la victime aurait voulu dérober de la drogue que Ducharme-Martin avait chez lui, si bien qu’il « voulait passer un message ». L’accusé a collaboré avec les policiers en leur avouant les faits et en leur fournissant l’arme du crime.

« Ça fait 10 ans que je n’ai pas affaire avec le système de justice. Pendant mes sentences, j’ai travaillé fort sur moi-même. J’ai eu très peur et je n’ai pas utilisé la bonne manière. Je suis coupable et j’assume », a mentionné Yan Ducharme-Martin avant de recevoir sa sentence.