19 mai 2021 - 07:31
CISSS de la Montérégie-Est : des centaines de postes vacants en santé
Par: Sarah-Eve Charland

Les syndicats ont placé près de 400 chaises devant un établissement de santé à Saint-Hyacinthe afin d’illustrer le nombre de postes vacants. Photo gracieuseté

Deux syndicats ont dénoncé le peu d’actions du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est visant à diminuer la pénurie de main-d’œuvre. Les syndicats ont placé près de 400 chaises devant le pavillon Saint-Charles de l’Hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe afin d’illustrer la problématique.

Les syndicats de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) liés au CISSS ont organisé cette activité de sensibilisation le 4 mai. Selon ces syndicats, qui représentent aussi les employés de Sorel-Tracy, il est de la responsabilité du CISSS d’agir contre la pénurie.

« Quel est le plan de match pour attirer et retenir les salariés dans le réseau public? […] Ce que nous demandons à notre PDG, c’est de dire à ses vis-à-vis du gouvernement qu’il y a urgence d’agir », ont déclaré le président local de l’APTS, Joël Bélanger, et la présidente locale de la FIQ, Brigitte Petrie.

Notons que les syndicats sont en négociation pour leur renouvellement de convention collective. L’APTS et la FIQ revendiquent des augmentations salariales de 12,4 % sur trois ans, dont 7,4 % qui équivaut à un rattrapage salarial.

Selon les estimations des syndicats, 232 équivalents à temps complet sont vacants parmi les corps de métier représentés par l’APTS et on compte 625 postes vacants auprès de la FIQ. Bien que le CISSS arrive à la même statistique pour ce qui est des postes vacants par l’APTS, la statistique diffère pour la FIQ. Le CISSS estime qu’il y a plutôt 364 postes vacants auprès de la FIQ.

Un enjeu pour le CISSS de la Montérégie-Est

Le CISSS confirme que le recrutement est un enjeu. Pour tenter de contrer la pénurie de main-d’oeuvre, le CISSS utilise le principe de « surtitularisation » pour prévoir les postes nécessaires.

« Comme organisation, nous avons mis en place des structures de postes bonifiées permettant d’assurer une meilleure agilité dans le contexte actuel de rareté de la main-d’œuvre touchant l’entièreté de la province, souligne le porte-parole du CISSS de la Montérégie-Est, Hugo Bourgoin. En ce sens, nous prévoyons de 20 % à 40 % de plus de postes que le requis initialement prévu afin d’assurer l’offre de service en tout temps. »

« En clair, ça équivaut à dire que pour 100 postes, nous octroyons 120 à 140 postes afin de pallier les situations courantes pouvant générer de l’indisponibilité ponctuelle des titulaires comme la formation continue, le remplacement des vacances, les changements de poste, la maternité, etc. », explique M. Bourgoin.

Il ajoute que la stratégie d’embauche est basée sur une présence accrue dans les médias sociaux et traditionnels, l’accueil de stagiaires, la mise en place de parcours d’intégration permettant à de futurs diplômés de travailler dès le début de leurs études, l’affichage de postes, la sélection pour l’embauche basée sur le potentiel de développement avec accompagnement lors de l’intégration.

En 2020, le CISSS a embauché 1355 employés liés aux syndicats de l’APTS et de la FIQ.

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