On ne peut pas planifier du développement pour donner de l’oxygène à la Ville de Sorel-Tracy et à la région qui ont besoin de nouveaux résidents pour continuer à croitre et, en même temps, ne rien changer dans nos habitudes d’aménagement du territoire. Bien sûr que les choses vont changer et ce n’est pas toujours facile à accepter.
Les autorités de la Ville de Sorel-Tracy, comme celles de plusieurs municipalités de la MRC, sont placées devant trois défis qu’elles doivent relever concurremment.
Le premier défi est celui de l’agilité. Tous les espaces propices au développement résidentiel n’ont pas encore été exploités à Sorel-Tracy. Ces terrains ont des propriétaires qui attendaient le bon moment pour entreprendre la construction de logements, en format unifamilial, jumelés ou multilogements. Ils avaient acheté ces terrains à des moments où le développement était permis par la règlementation de l’époque. Les municipalités n’ont pas le choix de respecter le droit qu’ont ces promoteurs de développer et il faut saluer les efforts de ces derniers pour aménager des projets qui respectent les nouvelles orientations municipales.
On voit aussi que les attentes de la population ont changé, particulièrement pour les gens qui habitent déjà dans ou à proximité de zones boisées. La Ville a dû adapter sa règlementation en accompagnant les promoteurs dans des projets qui tiennent compte de ces nouvelles attentes pour un développement harmonieux.
Le deuxième défi est celui de l’acceptabilité sociale. Comment s’y prendre pour que les citoyens partagent les objectifs de développement des autorités municipales? Globalement, tout le monde est d’accord pour qu’on accélère la construction résidentielle dans la région. Mais c’est plus difficile à accepter lorsqu’elle modifie le paysage là où on vit. Ce n’est pas facile d’accepter que la zone où on est installé change de visage à cause de la construction de nouvelles habitations et que cela génère de surcroît une circulation automobile accrue.
Et nous voilà devant le troisième défi, celui de la limitation de l’étalement urbain. Il semble tout à fait normal que les terrains encore non exploités soient situés en périphérie des zones déjà habitées. Cela pose la question de l’impact qu’auront à moyen terme des ensembles résidentiels peu densifiés, éloignés du centre. Coûts du remplacement des infrastructures, à terme, coûts de leur entretien, enjeux de transport, services de proximité à peu près inexistants.
Je le répète, la marge de manœuvre des municipalités pour gérer ces enjeux est actuellement à peu près inexistante. D’où l’importance du travail engagé à la MRC de Pierre-De Saurel pour revoir de fond en comble le schéma d’aménagement qui encadrera le développement qui nous mènera à 2050.
Et si on ajoutait un quatrième défi, celui du redéveloppement des quartiers plus anciens? Quels sont les plans de la Ville de Sorel-Tracy pour densifier le centre, à moyen terme? Comment y associer la population pour que cela devienne un projet qui ait toutes les chances de succès? Est-ce un enjeu pour les prochaines élections municipales?