12 mai 2020 - 14:30
Malgré que la Ville soit épargnée par la COVID-19
Contrecœur : les commerces ouvrent trois semaines plus tard qu’à Sorel-Tracy
Par: Jean-Philippe Morin

Plusieurs entreprises de Contrecœur ont usé de créativité pour rejoindre leurs clients, dont Yéti Bar laitier sur la rue Saint-Antoine. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Contrairement à ceux de la MRC de Pierre-De Saurel qui ont ouvert leurs portes le 4 mai, les commerçants de Contrecœur sont toujours en attente puisque la Ville fait partie de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), et ce, même si elle est particulièrement épargnée par la COVID-19.

Pour les commerces de la CMM, la date de réouverture a été repoussée du 18 au 25 mai, soit trois semaines plus tard qu’à Sorel-Tracy, même si on comptait seulement huit cas de COVID-19 en date du 11 mai. La mairesse Maud Allaire dit comprendre ce que les commerçants vivent, même si elle n’a pas eu d’écho négatif d’eux dans la dernière semaine à propos du report de la réouverture.

« C’est dommage pour le CAB (Centre d’action bénévole) de Contrecœur, qui voulait repartir la vente de linge de son vestiaire le 11 mai. Sans ça, c’est une perte de 15 000 $ par mois pour l’organisme. Heureusement, ils ont été compensés par la Ville et différents commerçants qui les ont aidés. […] C’est dommage aussi pour plusieurs commerces, comme la papeterie et la bijouterie qui sont fermées, mais en même temps, ce sont des décisions de la Santé publique qui sont prises pour protéger la population. On va reprendre graduellement les activités, mais il faudra presque tout faire d’une autre manière », souligne Mme Allaire.

Chez l’association de gens d’affaires Rues Principales Contrecœur, qui compte 117 membres, la coordonnatrice à l’animation et à la promotion du milieu, Julie-Anne Marceau, a reçu quelques questionnements de commerçants la semaine dernière.

« Plusieurs se demandaient s’ils étaient dans la CMM ou pas, s’ils étaient dans la légalité de rouvrir ou pas, etc. C’est sûr que c’est inquiétant pour plusieurs d’entre eux, surtout que certains sur la rue St-Antoine y ont goûté récemment avec les travaux. Mais en parlant avec plusieurs entrepreneurs, même ceux qui ne sont pas membres, j’ai réalisé que la plupart sont résilients et comprennent la situation. Ils en profitent pour entreprendre des choses qu’ils n’ont pas le temps de faire, ajuster leurs activités ou revoir certains plans de match. Bref, c’est positif pour certains, mais anxiogène pour d’autres », avance-t-elle.

Une créativité sans bornes

Autant à la Ville de Contrecœur que chez Rues Principales, on salue la créativité des commerçants qui ont su répondre à la demande en temps de pandémie.

Julie-Anne Marceau cite en exemple le Yéti Bar laitier. Avant d’ouvrir au printemps, sa propriétaire Valérie Létourneau a réalisé une vente de chocolats de Pâques. En raison de la pandémie, elle a conclu ses ventes sur une site transactionnel en ligne en offrant un service de livraison.

Chez KinéCible, pour tous les « shakers » vendus, deux dollars sont remis au CAB de Contrecœur. Le studio de danse Julie Roy publie régulièrement des capsules en ligne, tout comme Yoga Contrecœur et Centre Maternité. À la Pâtisserie Boulangerie Ann, même si sa propriétaire n’est pas à l’aise avec Internet, elle essaie de plus en plus de sortir de sa zone de confort et d’être sur les réseaux sociaux pour rejoindre sa clientèle.

Chez d’autres commerçants, les affaires roulent très bien, comme FORMEDICA qui crée des masques réutilisables, IGA Marché Emily et Philip pour qui le service de livraison est largement utilisé et à l’Espace NaNatura, où les produits en vrac gagnent en popularité.

La mairesse Maud Allaire se dit aussi fière de la collaboration entre les commerçants. Par exemple, le dépanneur Maxi, ouvert sept jours sur sept, a rendu accessible le chocolat de Pâques du Yéti Bar laitier, tout comme les fleurs du Fleuriste Hamel.

« Plusieurs ont trouvé des moyens de rejoindre la clientèle, que ce soit en ligne ou par des livraisons. Par exemple, chez Santé vous mieux, tu appelles, il prépare un panier et tu vas le chercher. Je crois que la population de Contrecœur est solidaire envers ses marchands et prône l’achat local de plus en plus, surtout en ce moment. On se fait dire de ne pas sortir de nos villes, alors c’est le temps plus que jamais de consommer local! », lance la mairesse.

Chez Rues Principales Contrecœur, on a mis sur pied, de concert avec Rues Principales Verchères, une rencontre sur Zoom pour les entrepreneurs tous les mardis, de midi à 13 h. On y discute entre autres des défis et des enjeux des entreprises. Entre 10 et 15 entrepreneurs y participent chaque semaine depuis la fin mars.

L’organisme planifie aussi une douzaine de formations qui seront offertes aux entrepreneurs d’ici le 30 septembre.

Peu de cas à Contrecœur

De n’avoir que huit cas de COVID-19 sur une population d’environ 9000 personnes et aucun dans son CHSLD est encourageant pour la Ville de Contrecœur. « Il ne faut juste pas que ce soit un faux sentiment de sécurité chez la population », prévient la mairesse Maud Allaire.

Selon elle, son équipe municipale a agi rapidement en début de pandémie. « On a appliqué toutes les consignes gouvernementales dès le début. C’est un travail de groupe », avance-t-elle.

« Je suis fière d’être Contrecœuroise, poursuit-elle. Je suis fière de voir que la très grande majorité de mes citoyennes et citoyens ont suivi les consignes. On est contents d’avoir fait de la sensibilisation auprès de la population. Et la population répond très bien aux consignes, elle a à cœur la santé des autres », conclut-elle.

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