L’organisme de services d’aide à l’emploi à Sorel-Tracy a en effet enregistré une demande plus forte pour des démarches de réorientation. « Il y en a beaucoup qui ont fait des choix en fonction de la sécurité d’emplois. Ils étaient dans des domaines plus fragilisés et ils voulaient aller vers des emplois qui sont plus sûrs », a fait savoir la conseillère aux entreprises, Jessica Campeau.
Même si la situation est revenue un peu plus à la normale à mesure que les secteurs ont été déconfinés, il demeure encore beaucoup d’incertitude auprès des chercheurs d’emplois. Notamment pour les travailleurs dont le secteur a été ébranlé par les mesures sanitaires.
« Ils se demandent s’il y aura une fermeture ou un autre confinement, ajoute Mélanie Hébert, la chargée de développement. Ce sont ceux qui sont dans les secteurs les plus touchés qui se questionnent le plus, même pour certains qui ont de très bons emplois. Il y a aussi eu beaucoup de retours aux études. »
Plusieurs travailleurs des services essentiels ont également amorcé une réflexion parce que la pandémie a amené des conflits de valeurs, notamment en ce qui concerne la conciliation travail-famille et la sécurité. « Plusieurs se sont demandé : est-ce que mon employeur met tout en place pour assurer ma sécurité? », raconte Mélanie Hébert.
Ce n’était pas non plus évident pour les employeurs, qui étaient déjà aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre, renchérit Jessica Campeau. « Ils n’étaient pas prêts pour ces changements. Surtout que les consignes changeaient rapidement, raconte-t-elle. Je ne pense pas que personne n’avait un manuel sur quoi faire en cas de pandémie mondiale. »
Par ailleurs, la pandémie a également changé les façons de faire pour les chercheurs d’emplois. Puisque de plus en plus d’entrevues se font désormais par vidéoconférence, il faut maintenant qu’ils aient accès à ses outils technologiques et qu’ils soient en mesure de les maîtriser.
Même chose pour les salons de l’emploi qui s’en viennent à l’automne. « Il est impensable de se réunir avec autant de monde, explique Jessica Campeau. C’est pour ça qu’ils deviendront de plus en plus virtuels. »