« Quand je courais, je pensais beaucoup. Donc, dans ce livre, j’ai réuni toutes mes réflexions de mes 30 ans de course à pied », lance d’entrée de jeu Daniel Lequin, l’homme ayant couru 106 marathons en carrière et qui a un monolithe installé en son honneur au parc Regard-sur-le-Fleuve à Sorel-Tracy.
Se décrivant comme un passionné d’Histoire, M. Lequin a visité plusieurs lieux ou pays qui ont généreusement abreuvé ses pensées. C’est le cas de la Normandie en France – un berceau important de la Deuxième Guerre mondiale où on peut notamment visiter la Ville de Caen, les cimetières canadien et américain et même le Centre Juno Beach – et le camp de concentration Auschwitz-Birkenau en Pologne. Ces deux endroits, il les a visités dans le cadre de marathons.
Tant ses visites que les endorphines créées par la course à pied ont affecté ses comportements, son attitude et ses idées. « J’ai réuni mes meilleures réflexions. Je vous raconte les traumatismes de ces deux périples », lit-on à la quatrième couverture de son roman.
Avec 106 marathons complétés dans sa vie, dont le dernier à Portland dans le Maine, le Sorelois a eu plusieurs occasions de plonger tête première dans ses réflexions. « J’aime analyser l’être humain. Je vois donc un fort lien avec, par exemple, la Deuxième Guerre mondiale. Je réfléchissais à la bêtise humaine quand j’étais là-bas. Ainsi, ma réflexion basculait vers mon grand-père qui a fait la Première Guerre mondiale. Ce sont des pensées que je détaille dans mon roman », explique-t-il.
Concernant le titre, Daniel Lequin souhaite conserver la surprise pour les lecteurs, assurant qu’il sera expliqué à l’intérieur. « Ce n’est pas parce que je suis constipé, ça n’a aucun rapport », soutient-il avec humour.
Arrêt obligatoire au tournant
Durant son processus d’écriture, le parcours de Daniel Lequin a pris un tournant inattendu : la récidive de son cancer, qui est venue détruire graduellement sa vivacité, son ardeur et ses projets.
Cet imprévu l’a forcé à stopper net la course a pied, pour le moment, soulevant plusieurs questionnements chez les gens qui ont croisé son chemin dans les derniers mois. « Plusieurs personnes pensent que j’ai une petite blessure qui m’empêche de courir, mais ce n’est pas le cas. En 30 ans de course à pied, je n’ai jamais eu de blessures. C’est fou! […] C’est plutôt le retour de mon cancer… Dans le livre, je raconte tout ce qui m’est arrivé à ce sujet », confie-t-il avec humilité devant la maladie.
Cette récidive l’a obligé de changer drastiquement son mode de vie, lui qui courait 15 km aux deux jours et au moins l’équivalent d’un demi-marathon (21 km) par week-end. « Dans le livre, j’annonce aussi que les marathons, c’est fini, mais pas nécessairement la course à pied. Ç’a coupé frette sec et le sevrage s’est fait vraiment rapidement », ajoute Daniel Lequin, visiblement émotif.
Malgré cet obstacle, il demeure positif, ayant troqué la course à pied pour la marche. « Ce n’est vraiment pas le même feeling, mais au moins je bouge », nuance le Sorelois.
Le pingouin constipé sera disponible en juin dans toutes les librairies du Québec au coût de 20 $. Daniel Lequin est d’ailleurs très content que son ami Simon-Olivier Fecteau ait écrit sa préface.