14 juin 2016 - 00:00
Daniel Lequin, un marathonien dans l’âme
Par: Louise Grégoire-Racicot
Daniel Lequin au marathon de Berlin. | Photo: gracieuseté

Daniel Lequin au marathon de Berlin. | Photo: gracieuseté

Quand on pense course à pied, on pense Daniel Lequin. Le Sorelois a couru 66 marathons qui l’ont mené à travers le Québec aux États-Unis et en Europe.

À lire aussi:

La course à pied au sommet de sa popularité

Il court depuis 22 ans. Au début, pour se mettre en forme. « Aujourd’hui, j’en ai besoin. Et je continuerai à en faire tant que le pourrai. »

Systématique, il court tous les deux jours, beau temps, mauvais temps. Une soixantaine de kilomètres par semaine.

« Il me faut ma dose », dit-il à plusieurs reprises.

« Chaque marathon est différent selon ta forme, ton état d’esprit, le parcours, la température, si ta vie va bien ou pas. Tu ne sais jamais à quoi t’attendre. Mais quand on a mon expérience, on peut prévenir les coups. »

Jamais il ne s’est blessé en marathon alors qu’il a vu deux coureurs mourir en course. Ce qui conditionne sa façon d’aborder ce sport.

Dans un marathon, après avoir atteint un certain stade, les endorphines entrent en jeu, conditionnent le coureur, explique-t-il. « Tout est alors beau. Tu te sens bien. La vie est belle. C’est un bon moment de la course. »

Mais les 12 derniers kilomètres sont très durs. « La game se joue là. Mais j’ai appris à m’adapter pour cette étape. »

Chaque fois un exploit

Il vit toujours comme un exploit de finir un marathon. « Sans compter le temps. Ma prouesse est d’avoir atteint mon objectif. Je me trouve chanceux d’avoir terminé cette course. »

Dans sa tête, il pense déjà au prochain marathon qu’il courra, idéalement un mois plus tard.

La course à pied est le sport idéal: on peut en faire n’importe quand, n’importe où, dit-il. Elle n’exige qu’une bonne paire de souliers. Il souhaite ainsi donner le goût aux autres d’en faire autant.

Il a couru des marathons dans de beaux endroits comme Chicago, Boston et Berlin, décrit-il. « Quand tu cours dans ces villes, tu as l’impression qu’elles t’appartiennent. »

Chaque année, il fait la course au profit de la Fondation de l’Hôtel-Dieu. En 2016, il a couru ceux de Boston, de Longueuil et de Mont-Saint-Grégoire. Le prochain sera au Vermont en juillet, puis à Québec, Montréal et la Beauce à l’automne. Il se promet bien d’être à celui de Rome, en avril 2017.

Courir seul

Mais il aime aussi courir seul, « dans ma bulle » en écoutant de la musique ou en silence, laissant les idées trotter dans sa tête.

C’est le décès de son père emporté par la maladie de Lou Gehrig qui l’a amené à courir. « Un matin que je ne feelais pas, j’ai constaté que je devais me mettre en forme. Inscrit dans un gymnase, j’ai vite vu que je n’aimais pas courir sur un tapis, que ce serait mieux dehors. Je n’ai plus cessé depuis. »

Trois ans plus tard, il participait à son premier marathon à Québec.

Martine Ferland, une coureuse conciliante

Martine Ferland de Contrecœur a terminé première, chez les femmes, au marathon (42,2 km) de Longueuil le 22 mai dernier avec un temps de 3h23 min et 6 secondes. Un résultat qui l’a agréablement surprise.

Elle ne court plus que quatre ou cinq fois par semaine, de 90 à 135 minutes, dans les rangs de campagne, à Contrecœur, où elle habite.

« Quand je cours un marathon, jamais je ne pense à gagner. Je me fixe des objectifs et suis satisfaite quand je les atteins. J’ai souvent couru un marathon en moins de 3h10, mais plus maintenant. »

Il y a 20 ans

Elle court depuis quelque 20 ans, quand, étudiante en techniques policières, elle a su qu’elle ne pouvait être acceptée à l’Institut de police de Nicolet qu’en réussissant une épreuve de jogging.

Cette exigence académique est devenue une façon de vivre, reconnaît-elle. « Je n’aime pas courir dans les gymnases, mais dehors. »

À 4h15 du matin, elle s’entraîne, histoire de ne pas brimer les membres de la famille, dit-elle. Car la conciliation sport/famille s’impose, dit-elle, elle qui fait aussi du vélo ou du ski de fond.

Mais la course demeure son sport favori, praticable tous les jours sans grande préparation.

« Même si on ne court qu’une demi-heure, on a l’impression d’avoir accompli quelque chose! De plus, la course est bonne pour la santé, change les idées et diminue le stress. »

Depuis 10 ans, elle court des marathons. « Au début, pour les gagner. Mais en vieillissant, on y trouve de nouveaux plaisirs, comme visiter de nouvelles villes, retrouver des gens avec qui on sympathise. Mon conjoint m’accompagne toujours et nous prenons ces moments comme de courtes vacances. » C’est ainsi qu’à l’automne, elle courra le Marathon de Toronto.

image
image