Cette entente vient donc mettre fin à plusieurs semaines de conflits, alors que les cols bleus sorelois avaient déclenché une grève générale illimitée le 17 mai dernier. Rappelons que leur convention collective était échue depuis le 1er janvier 2022.
Les salariés toucheront des augmentations rétroactives de 3 % pour 2022 et 2023. Puis, en 2024 et en 2025, ils toucheront des hausses salariales de 2,5 %, tandis qu’en 2026, la hausse sera de 2 %. Ils bénéficieront aussi d’un montant forfaitaire équivalent à 0,50 $ pour chacune des heures effectuées en 2022. Rappelons que le syndicat demandait plutôt 4,9 % en moyenne avec un accent sur la première année en raison de la hausse du coût de la vie et l’inflation.
La nouvelle convention collective se traduit aussi par une bonification des vacances, des banques de fériés et des primes ainsi que par la bonification des taux horaire pour le personnel aquatique.
« C’est sûr que certains membres auraient souhaité mieux, admet le président du Syndicat des cols bleus de la Ville, Martin Gingras. Dans les circonstances, c’est bien et on trouve tous notre part. »
Alors que l’entente de principe entre le Syndicat et l’employeur est arrivée le vendredi 14 juillet, les employés syndiqués l’ont entérinée à 71 % le dimanche suivant.
« Nous avons fait la démonstration que le cadre financier de la Ville pouvait être respecté sans que ce soit les employés municipaux qui fassent les frais de l’inflation des derniers mois », a souligné M. Gingras en marge de l’assemblée.
« Nous sommes contents d’être arrivés à une entente. Cette dernière nous apporte un nouvel élan pour poursuivre nos projets. Nous pouvons maintenant regarder vers l’avant », mentionne le maire de la Ville de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin.
L’ensemble des cols bleus sera de retour au travail le mercredi 19 juillet. Selon une entente intervenue entre les deux parties et approuvée par le Tribunal administratif du travail, certains cols bleus ont même travaillé après la tempête du 13 juillet.
La reprise des activités, dont l’entretien des parcs et terrains sportifs et l’ouverture des chalets de services, se fera progressivement dans les prochains jours. Les piscines demeurent fermées jusqu’à nouvel ordre, mais les jeux d’eau du parc Dorimène-Desjardins et ceux installés temporairement au parc Sous-les-Pins demeurent ouverts. Les autocollants présents dans divers lieux seront retirés dans un délai de 30 jours aux frais du Syndicat.
Des relations de travail impactées?
Depuis le 17 mai, plusieurs événements avaient envenimé la relation de travail entre les cols bleus et la partie patronale.
Rappelons que des policiers ont dû intervenir à quelques reprises pour sortir de l’hôtel de ville des cols bleus qui étaient entrés pour faire du bruit.
Il y a aussi eu des cas d’intimidation survenus sur des terrains sportifs de la région et des événements de disparition de matériels municipaux. La Ville avait alors déposé une plainte à la Sûreté du Québec concernant le vol de matériel au stade René St-Germain. Des événements que le maire avait vivement dénoncés lors de la séance du conseil municipal le 14 juin.
Les cols bleus ont également apposé plusieurs collants à des endroits clés au centre-ville, et chaque fois que la Ville les enlevait, elle envoyait la facture de nettoyage et de vandalisme au Syndicat.
Questionné par notre journaliste sur l’effritement possible des relations de travail avec les autres employés de la Ville, Martin Gingras n’a pas semblé inquiété. « Personnellement, je ne pense pas, confie-t-il. C’est un droit qu’on avait et de l’autre côté, les patrons sont au courant. Oui, certains membres ont peut-être poussé la limite. D’après moi, il ne devrait pas y avoir de répercussions. »
Au final, la présidente du Conseil central de la Montérégie, Annette Herbeuval, se réjouit de l’adoption de ce nouveau contrat de travail et souligne que les cols bleus l’ont ardemment méritée. « Les employés de Sorel-Tracy ont eu le courage de se battre pour faire respecter leur droit à de bonnes conditions de travail », indique-t-elle.
Une semaine de négociations déterminante
Cette nouvelle entente est survenue durant une semaine ponctuée par trois séances de négociation, les 11, 13 et 14 juillet.
Le 12 juillet, près d’une centaine de cols bleus en grève s’étaient rassemblés au quai Catherine-Legardeur, en début de soirée. Ils avaient par la suite déambulé en faisant du bruit dans les rues du centre-ville, entre deux jours de négociations. Ils s’étaient ensuite rendus devant l’hôtel de ville.
Avec la collaboration de Jean-Philippe Morin