29 octobre 2024 - 08:35
Fin du service de francisation à l’éducation des adultes
D’autres options sur la table pour les 130 élèves inscrits au programme
Par: Alexandre Brouillard

Les CFPEAST multiplient les efforts pour que les élèves déjà inscrits à des cours de francisation puissent terminer leur cursus. Photothèque | Les 2 Rives ©

Près de 130 élèves affectés par la fin des cours de francisation aux Centres de formation professionnelle et d’éducation des adultes de Sorel-Tracy (CFPEAST) peuvent se tourner vers d’autres options pour apprendre les rudiments de langue de Molière, soit le Service aux entreprises et aux individus (SAE) et la plateforme Francisation Québec.

Il y a quelques jours, les CFPEAST ont dû se résoudre à mettre un terme à leur service de francisation pour les adultes. Depuis, des employeurs de la région cherchent d’autres moyens pour franciser leurs employés venus de l’étranger.

Tout d’abord, le Centre de services scolaire (CSS) de Sorel-Tracy avait déjà informé que les élèves qui occupent un emploi pourraient solliciter leur employeur et avoir accès à la francisation en passant par le SAE.

De plus, les élèves peuvent eux-mêmes s’inscrire pour obtenir des cours de français sur le site Web de Francisation Québec – une information confirmée par Joey Olivier, conseiller en communication au CSS de Sorel-Tracy. Cette possibilité s’inscrit dans la foulée de l’annonce du gouvernement Legault qui s’est engagé, la semaine dernière, à déployer de nouvelles ressources. En date du 23 octobre, cette liste comptait déjà 35 000 noms.

Joey Olivier a aussi confirmé que les CFPEAST ont réalisé des démarches pour que les élèves déjà inscrits à des cours de francisation puissent compléter leur formation via d’autres CSS, et ce, à distance. « Aussi, depuis que la décision a été prise, la direction des CFP a communiqué avec tous les organismes locaux pour leur dire qu’ils vont vivre des effets de la décision et que des élèves pourraient les approcher pour obtenir des services », ajoute-t-il.

Précisions sur la décision

Récemment, Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration et de la Francisation, se défendait dans les médias de couper dans les budgets en francisation.« Ce que je vois, c’est que parmi tous les partenaires de Francisation Québec, il y a les centres de services scolaires. Il semble qu’ils soient très nombreux à avoir dépensé 100 % de leur budget dans les huit, neuf, 10 premiers mois de l’année, pour après ça dire, je dois couper, je n’ai pas les fonds », a-t-il rapporté dans La Presse.

Dans le même article, on apprend effectivement qu’il ne s’agit pas de coupes en bonne et due forme, mais plutôt de nouvelles règles budgétaires qui prévoient que le financement pour l’année scolaire en cours sera octroyé en fonction du nombre d’élèves de 2020-2021. Rappelons que durant cette année scolaire, la pandémie faisait rage et les nouveaux immigrants arrivaient en moins grand nombre.

Dans le même article, on apprend que les CSS compensaient ce plafond en déplaçant des sommes provenant d’autres activités pour pouvoir maintenir leurs services. Une pratique que le ministère de l’Éducation (MEQ) a interdite cette année.

Dans la région de Sorel-Tracy, une seule classe de francisation existait en 2021, tandis que cette année, il y en avait six pour le même budget, qui s’est écoulé très rapidement. Ainsi, les CFPEAST ont dû se résoudre à mettre fin à leur service de francisation après moins de deux mois.

« Étant donné la forte augmentation de la demande, le budget n’était pas suffisant pour continuer à offrir le service », conclut Joey Olivier.

Du MEQ au MIFI

Avant 2023, la francisation était sous la responsabilité du ministère de l’Éducation (MEQ). Mais, en 2023, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a créé Francisation Québec, une entité sous la gouverne du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). L’objectif était de centraliser et uniformiser les services.

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