8 mai 2024 - 07:01
L’ascension du Sorelois Philippe Galipeau dans le hockey senior
De gérant d’équipement à directeur général de l’année et champion des séries
Par: Jean-Philippe Morin

Philippe Galipeau était tout sourire après avoir soulevé la Coupe le 26 avril dernier, à Trois-Rivières, aux côtés de l’attaquant sorelois Étienne Salvail. Photo Joe Labrie

Le Contrecœurois Cédric Buisson et le Sorelois Étienne Salvail, avec le directeur général sorelois Philippe Galipeau, après la victoire des Loups. Photo Joe Labrie

Philippe Galipeau était fier de soulever la Coupe à sa première année comme directeur général des Loups de La Tuque. Photo Joe Labrie

Il y a une dizaine d’années, Philippe Galipeau était, comme plusieurs de ses amis, un partisan et détenteur de billets de saison de la section 21 – tout près du banc de l’équipe adverse – avec les Éperviers de Sorel-Tracy de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH). De fil en aiguille, le Sorelois a gravi les échelons et il a, le 26 avril dernier, été sacré champion des séries à titre de directeur général des Loups de La Tuque de la Ligue de hockey senior AAA du Québec.

Philippe Galipeau a toujours été un passionné de hockey. Lorsqu’il avait des billets de saison pour les Éperviers, un ami l’a mis en contact avec les gérants d’équipement de l’équipe soreloise, Maxime Latraverse et Hugo Labossière. Lors d’une partie à Rivière-du-Loup, il a remplacé ce dernier qui ne pouvait être présent.

« Ça s’est bien passé, la chimie a bien opéré avec les gars. Hugo est revenu la partie d’après, mais Christian [Deschênes, le directeur général des Éperviers] m’a offert de venir à temps plein et on est tombé à trois trainers. J’ai commencé pendant la saison 2015-2016 et j’ai fait ça pendant 5-6 ans, j’ai vraiment aimé ça », raconte Philippe Galipeau.

Entretemps, le Sorelois se faisait plusieurs contacts dans le milieu du hockey. Il apprenait aussi les rudiments de la gestion d’une équipe avec Christian Deschênes, qui le tenait au courant des échanges et des choix au repêchage.

Lorsque les Éperviers ont gagné la Coupe Vertdure en 2019, Tommy Tremblay, un des joueurs des Éperviers, agissait aussi comme dépisteur et joueur des Loups. Il s’est lié d’amitié avec le Sorelois et lui a demandé un coup de main.

« Pendant trois ans, j’aidais comme scout [recruteur] avec les Loups. L’an dernier, je suis devenu l’adjoint à Tommy Gauthier, le directeur général. Quand il a décidé de se retirer, le propriétaire [Gilles Veillette] m’a approché pour m’offrir le poste de directeur général. Je n’ai pas hésité très longtemps, surtout que j’étais déjà dans l’environnement de l’équipe », raconte-t-il.

Du bas au sommet

Au moment où il accepte le poste, les Loups de La Tuque entreprennent un virage : une douzaine de joueurs sur les 20 de l’équipe ne sont pas les mêmes au début de la saison 2023-2024. « À ma première année, je voulais une fiche de ,500 et peut-être passer la première ronde des séries. On se donnait trois ans pour soulever la Coupe », souligne-t-il avec un sourire en coin.

Les Loups entament donc leur saison avec une fiche d’une victoire et trois défaites. « Et il y avait des dégelées là-dedans! 7-2 contre Donnacona, 9-3 contre Trois-Rivières, 7-2 contre Plessisville… Il a fallu que je fasse des changements dans l’alignement. Ça n’a pas été facile, parce que tu te lies d’amitié avec certains gars, comme le gardien Karel St-Laurent, qu’on a libéré et avec qui j’étais proche avec les Éperviers. On a amené le gardien Émilien Boily qui a été le meilleur gardien de la ligue. »

Selon Philippe Galipeau, quelques moments clés ont changé la saison de côté pour les Loups, dont une victoire de 7-6 en fusillade à Plessisville, le 20 janvier, alors qu’ils tiraient de l’arrière 5-1. Cette victoire survenait au milieu de saison, alors que les Latuquois remportaient sept matchs en huit occasions.

Les Loups ont finalement conclu la saison régulière en quatrième place sur huit équipes avec 28 points. Ils ont battu coup sur coup Donnacona (cinquièmes), Terrebonne (deuxièmes) et Trois-Rivières (premiers). La demi-finale a été particulièrement éprouvante, se rendant en prolongation du septième match.

« Plus la saison avançait, plus on savait qu’on allait être durs à battre dans un 4 de 7. On n’était pas les plus talentueux, mais on était complets avec beaucoup de profondeur », soutient Philippe Galipeau, qui a effectué un excellent travail afin d’avoir plusieurs joueurs prêts à embarquer dans l’alignement pour les séries.

« À chaque ronde, des gars embarquaient dans le lineup. On avait 10 défenseurs disponibles et cinq ou six attaquants en extra. C’est parfois difficile de tasser un gars, mais les coachs ont bien fait ça. C’est ce que ça prend pour aller loin en séries parce que les gars finissent leurs mises en échec et il y a plus de blessures », soutient-il.

« La Ligue senior AAA, c’est peut-être la plus difficile pour attirer des joueurs, poursuit-il. Le gros nom va aller dans la LNAH pour gagner plus d’argent, mais celui qui veut jouer avec ses chums peut aller jouer avec la LHSE (Ligue de hockey senior élite). Avec des contacts, on trouve de bons joueurs. On a un groupe fort de leaders ici à La Tuque, alors ça aide mon travail. Même si c’est un peu loin pour certains, ils aiment l’esprit de famille qui y règne. »

Le 26 avril, Philippe Galipeau était donc fier de soulever la Coupe aux côtés de joueurs qu’il avait embauchés. Parmi eux, il y avait le Sorelois Étienne Salvail et le Contrecœurois Cédric Buisson. Et la cerise sur le gâteau? À sa première année à ce poste, il a été sacré directeur général de l’année dans la Ligue de hockey senior AAA. Comme quoi une passion peut vous amener vers le sommet!

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