Le tout s’est toutefois de façon « très progressive », a fait savoir la directrice générale, Stéphanie Desmarais, la semaine dernière, avant que le premier ministre annonce que les Cégeps demeureront fermés jusqu’au mois de septembre.
La mise sur pied de l’enseignement à distance a en effet nécessité de nombreux défis. Il a d’abord fallu s’assurer d’avoir le support technique pour que tout le monde ait les équipements, les connexions et les logiciels nécessaires.
Le tout a aussi demandé beaucoup de créativité. « Parce qu’en 2020, il peut y avoir beaucoup d’alternatives, explique la directrice générale. Certaines activités, comme des laboratoires ou des stages, ont été remplacées ou recréées. Dans certains cas, on a utilisé d’autres moyens comme des capsules vidéo avec des démonstrations. Il a aussi fallu faire plus de documentations. »
Comme la réalité de chacun des étudiants était différente, il devenait également plus difficile d’avoir des cours à des heures fixes. Puisque certains ont vu leur charge de travail augmenter dans les services essentiels. Tandis que d’autres devaient composer avec la présence d’enfants à la maison. « On a donc privilégié davantage le coaching en petit groupe et des formations préenregistrées », continue Stéphanie Desmarais.
Tous ces efforts réalisés en un temps record pourront d’ailleurs servir pour la suite des choses. Lors des tempêtes de neige, par exemple, le Cégep aura les moyens d’assurer les services sans avoir à reporter les cours. Le matériel pédagogique qui a été développé sera également conservé et réutilisé.
La formation à distance a toutefois posé ses limites dans certains programmes. Qu’on pense par exemple aux étudiants en génie mécanique qui font des activités et des projets de création en atelier.
Ou encore pour tout ce qui est la question des stages. Les étudiants en éducation spécialisée ont été les premiers à voir leurs stages être annulés avec la fermeture des écoles. Puis, dès que le premier ministre a demandé de cesser toutes les activités non essentielles, le Cégep a mis fin à l’ensemble des stages.
« Comme nous devons nous assurer de la sécurité de nos étudiants même en dehors de nos murs, nous avons été obligés de les suspendre même dans les milieux qui ont pu demeurer ouverts », a expliqué Mme Desmarais.
Cote R : une décision démocratique
Si la décision prise par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de ne pas prendre en compte la présente session dans le calcul de la cote R n’a pas fait l’unanimité, Stéphanie Desmarais estime que c’était ce qu’il y avait de plus démocratique à faire dans les circonstances.
« De l’avoir maintenu, sans s’assurer que tous ont pu avoir les mêmes conditions, ç’aurait été très inéquitable. Certains établissements privés n’ont pas eu d’interruption. Ils ont continué l’enseignement à partir du Jour 1 [de la crise du coronavirus], plaide-t-elle. Nous avons été chanceux. Comme nous sommes un «petit grand Cégep», nous avons pu recommencer rapidement. Par contre, certains de mes collègues des autres Cégeps n’ont pas repris les cours avant le 16 avril. »
La directrice estime que les finissants des programmes préuniversitaires ne devraient pas être désavantagés par cette mesure. Puisque la majorité des demandes d’admission ont déjà été envoyées et que c’est davantage la cote R des trois premières sessions que regardent les Universités.