La menace d’une guerre des tarifs avec les États-Unis ne s’éloigne pas. Avec raison, le premier ministre nous invite à ajouter une nouvelle perspective aux projets de la région. Augmenter la productivité, donner de la vigueur à la compétitivité du Québec et diversifier les marchés deviennent des priorités et doivent s’intégrer à ce qui sera entrepris dès maintenant. Voilà une nouvelle dimension qui s’ajoute à ces projets.
La construction du terminal de Contrecœur, prévu pour la fin de cette décennie, va changer la logistique du transport au Québec, mais particulièrement dans la région. Plus d’un million et demi de conteneurs transiteront par ce terminal. Et le mot important, ici, c’est « transiteront ». Certains d’entre eux quitteront par le terminal et d’autres nous arriveront grâce à lui. Ils seront, au moins pour un temps, dans la grande région de Sorel-Tracy.
Nos leaders du développement économique visent à ce que les entreprises d’ici créent des maillages avec ce nouveau secteur de la logistique du transport pour qu’il y ait de réelles retombées à ce transit de marchandises. Ils croient qu’il y a de la valeur à créer et que nos entreprises doivent en profiter. Le transport est aussi un élément essentiel de la diversification des marchés.
Sorel-Tracy est géographiquement très bien située et profitera de sa proximité au fleuve. Dans ce nouveau contexte international, il faudra exploiter cet avantage. L’intégration de la région à la Stratégie maritime est déjà en cours, elle devient d’autant plus importante avec ce qui se passe actuellement.
D’autres secteurs doivent attirer notre attention, parce qu’ils prennent aussi une dimension nouvelle. Yan Bussières, président de l’UPA locale, faisait entendre, la semaine dernière, l’inquiétude des producteurs agricoles devant l’impact que pourrait avoir sur eux l’imposition de tarifs. Dans le cas où le Canada se trouverait à renégocier les accords de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, il rappelle combien la gestion de l’offre est importante pour l’agriculture québécoise et donc, pour celle de notre région. Cette gestion de l’offre protège le lait et les produits laitiers, le poulet, le dindon, les œufs de consommation et d’incubation et nous évite d’être inondés de produits américains. La concurrence serait féroce, avec les volumes de l’agriculture américaine ayant un impact sur le prix, et ce serait un coup très grave à porter à notre capacité de nourrir notre monde grâce à un secteur agricole important pour notre économie.
Depuis quelques années, la région constate la relance de son économie et, en temps normal, l’heure serait à l’optimisme devant ce dynamisme. Mais malgré les menaces, ce n’est pas le temps de baisser les bras, au contraire. Il faut poursuivre les efforts. Comme on a traversé ensemble la pandémie et nous sommes félicités d’y être parvenus malgré les difficultés, souhaitons-nous la même résilience pour traverser cette nouvelle crise.