Preuve que les temps changent, il semble que de plus en plus d’hommes frappent à la porte de leur propre initiative. « Le volontariat, c’est quelque chose de nouveau pour nous. Cette année, on a vu beaucoup plus d’hommes venir d’eux-mêmes, sans être obligés par la DPJ ou d’autres institutions. Cela témoigne de l’évolution des mentalités et de la volonté croissante des pères de prendre leur place dans la parentalité », raconte la directrice générale de la Maison Oxygène Saurel, Cathy Bernatchez.
Cette dernière raconte que l’organisme a fait un grand bout de chemin depuis son ouverture en 2021 où elle était la seule intervenante en poste. « Aujourd’hui, on a cinq femmes dans l’équipe, mais j’aimerais bien avoir un homme pour un peu d’équilibre. Nous faisons face à une demande de plus en plus forte, notamment dans l’hébergement. Chaque semaine, la Maison Oxygène reçoit plusieurs demandes de logement, mais les chambres se remplissent rapidement, laissant souvent les pères sur une liste d’attente. Le défi réside dans la capacité à offrir un soutien à tous, tout en respectant la qualité de l’accompagnement. »
L’hébergement offert à la Maison Oxygène est temporaire, limité à trois mois, et permet à des pères de vivre leur paternité en tissant des liens solides avec leurs enfants. « Notre noyau, c’est de savoir si le père veut maintenir le lien avec son enfant. L’équipe évalue aussi des besoins spécifiques comme l’aide avec les différentes sphères juridiques, l’accès à l’emploi, le logement et la gestion du budget. Le travail s’effectue en collaboration avec plusieurs organismes de la région », ajoute Mme Bernatchez.
Une autre belle victoire pour la Maison Oxygène Saurel est la fidélisation de ses usagers. « On voit des pères revenir après un an, deux ans, trois ans. Quand ils ont des besoins spécifiques, ils n’hésitent pas à rappeler leur intervenante. Ça démontre qu’on a un réel impact dans la vie des pères et que notre travail porte fruit. »
Dans les dernières semaines, l’équipe de la Maison Oxygène a fait l’acquisition d’une camionnette pour aider à la mobilité des pères qui sont privés de véhicule. « Cela permet aux intervenants de mieux se déplacer, mais aussi de soutenir les pères dans des démarches importantes comme récupérer leurs enfants ou déménager. Ça peut sembler anodin, mais cette acquisition fait toute une différence dans la vie de notre clientèle », de conclure Cathy Bernatchez.