26 avril 2016 - 00:00
De plus en plus difficile de trouver une relève
Par: Louise Grégoire-Racicot
Jocelyne Gaudette est propriétaire de  Louise Péloquin Mode. Le manque de relève pourrait la forcer à fermer boutique dans quelques années. | Photo: TC Média - Jean-Philippe Morin

Jocelyne Gaudette est propriétaire de Louise Péloquin Mode. Le manque de relève pourrait la forcer à fermer boutique dans quelques années. | Photo: TC Média - Jean-Philippe Morin

Plusieurs commerçants savent bien que l’âge de la retraite venue, s’ils veulent que leur entreprise leur survive, ils devront dénicher une relève.

Dans la région, certains ont carrément fermé leurs portes, faute de relève, comme Delagrave Meubles qui a vendu son emplacement au garage Pierre Lefebvre Toyota, son voisin. D’autres, comme Les automobiles Jacques Mondou d’Yamaska, ont aussi dernièrement mis fin à leurs activités. « Nous sommes à la retraite », entend-on sur le répondeur de l’entreprise.

Jocelyne Gaudette, de Louise Péloquin Mode du centre-ville, pense pour sa part que lorsqu’elle décidera de se retirer, elle fermera tout simplement boutique et vendra la bâtisse qui l’abrite, rue du Roi.

« Le secteur du vêtement est un secteur en mutation qui traverse un passage difficile. S’habiller n’est plus une priorité aujourd’hui comme c’était il y a 10 ans. Pas que les gens aient moins d’argent, mais ils le dépensent autrement, en restos, sorties et voyages au cours desquels ils magasinent. S’ils décident d’acheter un pantalon, ils le veulent tout de suite! Des jeunes ne seraient pas non plus intéressés à avoir un magasin où leur grand-mère s’habillait. Ils cherchent plutôt la nouveauté. Je ne sens pas l’intérêt qu’ils pourraient avoir à racheter mon commerce. »

D’ailleurs, elle se réjouit, confie-t-elle, que ses enfants ne soient guère intéressés à prendre sa relève.

D’autres points de vue

Pour Denis Villiard, qui n’a pas d’enfant, il faut vendre l’entreprise au plus offrant. Il a fermé son entreprise de construction, Les Entreprises Denis Villiard inc. il y a six ans et a gardé les édifices qui abritent des locataires, dont Alstom/GE, la Banque canadienne impériale de commerce, etc. Aujourd’hui, il cherche preneur.

Anne-Marie Lamoureux est propriétaire du Chrysanthème. Sa relève ne l’inquiète pas trop pour le moment. « Il est toujours possible de trouver quelqu’un qui sait faire les achats, accueillir les clients, opérer le magasin. Cependant, il est plus difficile de trouver la personne qui aura les connaissances suffisantes pour conseiller les clients en matière de santé naturelle, de naturopathie, comme je le fais. » Mais il lui sera possible de vendre le commerce quand elle choisira de se retirer, complète-t-elle.

Marc Jacques du Salon funéraire Jacques & fils abonde dans le même sens. Son fils poursuit des études en thanatologie. « Mais la jeunesse d’aujourd’hui n’est pas toujours prête à renoncer à sa qualité de vie. Les jeunes aiment profiter de leurs fins de semaine et dans notre métier, il y a du travail dans ces moments. »

Aussi compte-t-il que le collège Rosemont et la Corporation des thanatologues forment des gens qui sauront prendre la suite.

Jean-Charles Caron a vendu, il y a un an, son commerce d’automobiles Hyundai Sorel-Tracy. « Mes deux filles n’étaient pas intéressées à prendre la suite. Elles avaient des emplois qu’elles aiment où elles ont des responsabilités importantes. Et c’est correct ainsi. »

Sans penser quitter à court terme, il avait cependant repéré un employé qui pouvait prendre sa relève un jour. « Nous avions commencé à discuter. Mais Albi Le Géant a fait une offre d’achat soudaine. Elle était très alléchante. J’en ai discuté avec mon employé qui m’a dit : tu ne peux refuser cela. »

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