Le maire de Massueville, qui est aussi le président du comité régional de développement, estime qu’il est temps de se recentrer sur les orientations stratégiques adoptées par la MRC à l’été 2017. À la suite d’une consultation, les principaux enjeux identifiés avaient été l’importance d’un cadre de vie de qualité, l’optimisation des forces économiques ainsi que la formation et l’éducation pour la création d’emplois de qualité.
Ce sur quoi il faudrait se recentrer, à son avis. « C’est à cela que nous devrions investir une bonne partie des montants qu’on nous confie, tant avec le Fonds région ruralité (FRR) qu’avec les sommes qui proviennent du Parc éolien. Au lieu de cela, tout ce que je vois et que j’entends, c’est la volonté de dépecer notre outil collectif de développement, la MRC, plaide-t-il. Pour moi, c’est scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis. »
Joint par Les 2 Rives, la semaine dernière, Denis Marion a souligné qu’il est temps que tout le monde s’assoie pour travailler ensemble sur les différents enjeux comme le Plan de développement la zone agricole (PDZA), la rétention de la main-d’œuvre et l’attraction du territoire, pour ne nommer que ceux-là. « On peut faire des actions à court terme, mais elles n’ont pas de valeur si elles ne s’inscrivent pas dans une vision à long terme », a-t-il fait valoir.
« Là où les projets se cachent pour mourir »
La lettre de Denis Marion a été plutôt bien reçue par les différents conseillers régionaux, dont le maire de Saint-Joseph-de-Sorel qui l’a relayée sur les réseaux sociaux avec la mention : « peut-être que seuls nous pouvons aller plus vite, mais ensemble nous pouvons aller plus loin! »
Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, qui a eu maille à partir avec la MRC de Pierre-De Saurel à quelques reprises au cours des dernières années, estime pour sa part que la lettre est vide de sens et qu’elle traduit l’inaction de la MRC dans plusieurs dossiers. Il était d’ailleurs en colère lorsque joint une première fois par Les 2 Rives à ce sujet.
« J’ai beaucoup d’exemples de la grande lenteur de la MRC, a-t-il ensuite spécifié. Plusieurs dossiers qui leur ont été transférés n’ont pas avancé, comme le comité de la fluidité, le transport interrégional, le pont Sorel-Tracy-Lanoraie, la distribution du FRR, dont on parle du bout des lèvres, la voie de contournement ou le prolongement de l’autoroute 30 et le rapport de l’IGOPP, sur lequel il n’y a eu que deux réunions. Le PDZA, chaque fois qu’on propose un modèle différent, ça avorte. »
« La MRC, c’est là où les projets se cachent pour mourir. À la Ville de Sorel-Tracy, on n’attend plus après eux pour prendre notre développement économique en main », a soutenu le maire de la ville-centre, qui a repris un à un les objectifs des orientations stratégiques 2017-2022 de la MRC de Pierre-De Saurel, indiquant que pour chacun d’entre eux, des démarches sont en cours à Sorel-Tracy.
Le maire Serge Péloquin renvoie la balle à Denis Marion. Il estime qu’au lieu de faire « la leçon » à ses collègues du Conseil de la MRC, il aurait intérêt à s’activer à titre de président du comité régional de développement. « Sa lettre est un geste de panique, lance-t-il. Il n’a rien fait depuis 18 mois et il commence à en être gêné. »
Avec la collaboration de Katy Desrosiers