Ce dernier en a fait l’annonce lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) tenue le mercredi 3 avril devant quelques membres du conseil d’administration. Il a rapidement nuancé la situation, précisant que les charges (dépenses) avaient également diminué, et ce, de 30 %, passant de 277 636 $ en 2022 à 192 639 $ en 2023.

Entre 2019 et 2022, les revenus totaux d’opération étaient pourtant en hausse constante (voir tableau ci-bas), mise à part en 2020 alors que l’attraction touristique implantée sur le quai Catherine-Legardeur à Sorel-Tracy était fermée en raison de la pandémie. Selon Thierry Migeon, cette diminution s’explique par « l’inflation quand même assez importante ».

« Les taux d’intérêt qui montent, les hypothèques qui grimpent en flèche et l’épicerie. Évidemment, tout ça mis ensemble, ça met de la pression sur les ménages et les consommateurs. En plus, la température n’était pas au rendez-vous. Donc, c’est évident qu’on a des résultats somme toute mitigés, mais en bout de ligne, on ne s’en sort pas trop mal », expose le directeur général.

La rencontre a aussi permis d’apprendre que Statera a attiré environ 13 000 visiteurs en 2023, soit approximativement 1000 de moins qu’en 2022. Pourtant, l’attraction touristique a vendu 14 523 billets, soit une diminution de 8212 (-36 %) par rapport en 2022.

À ce sujet, Thierry Migeon a admis du bout des lèvres que la présence en 2022 d’iO Expérience sur le quai Catherine-Legardeur avait en partie contribué aux bonnes statistiques.

Concernant la provenance de la clientèle, Thierry Migeon admet, pour une seconde année consécutive, qu’il y a un travail à faire avec la population de la région de Sorel-Tracy, qui ne représente que 12 % des visiteurs en 2023, soit la même donnée qu’en 2022. La plupart viennent de la Montérégie (45 %), de Lanaudière (14 %), de Montréal (8 %) et du Centre-du-Québec (5 %).

« Il n’y a pas grand changement par rapport à 2022, admet-il. Quelques chiffres ont varié. Évidemment, concernant Sorel-Tracy, on va devoir faire un effort pour les attirer. C’est juste 12 %, mais en même temps, à moins que je me leurre, c’est un peu normal parce que le but de Statera, c’est de faire venir des gens de l’extérieur. […] L’effort qu’on doit faire, c’est d’aller chercher ces gens-là encore et de faire venir plus Montréal et évidemment la Rive-Sud, si c’est possible. »

En moyenne, les visiteurs dépensent 25 $ chez Statera. « C’est sûr que ce n’est pas énorme. Pour 2024, on devra vraiment monter ce chiffre », confie Thierry Migeon.

Des activités moins populaires

Durant la présentation, Thierry Migeon a ventilé les revenus totaux d’opération par activités (voir tableau ci-bas). Ainsi, nous apprenons que les revenus des films projetés sous le dôme et du bar ont chuté entre 2022 et 2023.

« [Pour le dôme] c’est moins que l’année passée encore. Ce qui nous a sauvés, c’est Pink Floyd même si ça n’a pas été les revenus attendus parce que malheureusement, il jouait aussi à Montréal et à une autre place. On est encore chanceux d’avoir réussi à vendre autant de billets », a-t-il expliqué, ajoutant que les revenus du bar sont en corrélation avec la diminution de l’achalandage.

De plus, le directeur général a soutenu que les 37 867 $ issus du parcours sont un « très mauvais chiffre », expliquant que deux raisons sont à la source du problème, dont un enjeu informatique.

« Pour la saison 2024, on va avoir un parcours qui demeure le premier en Amérique du Nord, c’est de toute façon le seul. Et il va marcher à son plein potentiel », assure Thierry Migeon.

Comparaisons rassurantes pour le directeur

Face à ces statistiques, Thierry Migeon se veut rassurant, affirmant que plusieurs autres attractions québécoises font face aux mêmes défis.

« On était bien parti. Vraiment! Sauf que l’inflation et puis tout ce qui s’est passé et avec le mauvais temps, on a chuté. Oui, on a une baisse de revenus de 24 %, mais il ne faut pas oublier une chose, si c’était seulement Statera, je m’inquiéterais. Mais en 2023, le Parc Safari a perdu 24 %, la Ronde à Montréal c’est 26 %. Tout le monde a perdu de l’argent. Le Village québécois [d’antan] c’est la même chose », a-t-il relativisé.

Revenus totaux d’opération par année

2019 : 326 667 $

2020 : fermé pandémie

2021 : 423 216 $

2022 : 441 517 $

2023 : 332 686 $

Revenus par activité

Croisière : 175 299 $

Parcours : 37 867 $

Dôme : 68 185 $

Kart à pédales : 12 146 $

StatFly : 14 086 $

Bar : 25 101 $