26 mai 2015 - 00:00
Des boîtes de dons illégales dérangent des organismes communautaires
Par: Julie Lambert
Des boîtes de dons de vêtements sont apparues au cours des derniers jours à Sorel-Tracy pour une fondation de Berthierville alors que le règlement municipal l’interdit. | Photo : TC Média – Julie Lambert

Des boîtes de dons de vêtements sont apparues au cours des derniers jours à Sorel-Tracy pour une fondation de Berthierville alors que le règlement municipal l’interdit. | Photo : TC Média – Julie Lambert

Des boîtes de dons de vêtements d’une compagnie de Berthierville ont fait leur apparition sur le territoire de Sorel-Tracy et Yamaska la semaine dernière. Cette concurrence, jugée illégale par la municipalité, a été mal accueillie par les organismes communautaires de recyclage de la région qui exigent qu’elles disparaissent.

Les conteneurs mauves ont été aperçus au coin du boulevard Fiset et de la rue Auber ainsi que sur le terrain de la station-service Harnois, située sur la rue Victoria.

On peut y lire que les dons de vêtements serviront à la Fondation William Harrison qui est installée à Berthierville. L’organisme, fondé par Mélanie Blais, sert la cause de la fibrose kystique, une maladie mortelle touchant surtout l’appareil digestif et les poumons.

« J’ai une entente avec une entreprise qui me donne un pourcentage sur la collecte de vêtements pour la fondation. C’est elle qui s’occupe des conteneurs parce que ma fondation n’a pas de sous pour ça », souligne Mme Blais.

Des organismes outrés

Les organismes de recyclage de Sorel-Tracy comme le Recyclo-Centre et le comptoir familial n’ont pas vu l’arrivée de cette entreprise de Berthierville d’un bon œil.

Le responsable du comptoir familial, Steve Perreault, croit que de telles boîtes de vêtements ne devraient pas se trouver à Sorel-Tracy surtout en raison de tout le tollé soulevé dans les médias au cours des dernières semaines.

Les médias ont relaté entre autres que les entreprises privées opérant ces conteneurs envoyaient la majorité des vêtements à l’extérieur du pays et faisaient des profits faramineux.

« C’est la première fois que nous en avons. Ça fait drôle un peu, avec tout ce qui s’est passé, qu’elles apparaissent maintenant ici. Leur présence pourrait avoir un impact négatif sur les organismes de la région. On espère que les gens continueront à encourager ceux qui travaillent localement puisque les dons demeurent ici », affirme-t-il.

La directrice générale du Recyclo-Centre, Marie-Andrée Sirois-Larochelle, a fait parvenir une lettre à la MRC de Pierre-De Saurel et à la Ville de Sorel-Tracy pour que ces boîtes soient enlevées, lance-t-elle.

Elle trouve intolérable que des fondations ne provenant pas de la région, ou pire, des prétendues fondations puissent venir installer leurs boîtes impunément sur le territoire.

« Je conteste leur présence, je souhaite qu’elles soient enlevées, souligne-t-elle au Journal. On n’aurait aucun problème avec cette situation, si l’entreprise était de la région. Nous, comme d’autres organismes locaux, nous aidons des gens dans le besoin de la région avec les dons et nous créons de l’emploi. »

Présence illégale

Le porte-parole de la Ville de Sorel-Tracy, Louis Latraverse, a affirmé que la présence de ces boîtes de dons était illégale à Sorel-Tracy.

« La réglementation ne le permet pas. Elles se trouvent présentement sur le terrain privé de propriétaires. Nous entrerons en contact avec eux au cours des prochains jours afin de les aviser qu’ils sont en infraction. Notre partenaire principal au niveau du recyclage a toujours été le Recyclo-Centre », explique-t-il.

Les propriétaires ne sont peut-être pas au courant, poursuit-il, et ils en seront informés pour qu’elles soient enlevées en suivant les procédures normales dans ce type de situation.

La porte-parole du groupe Harnois où un des conteneurs a été installé, Claudine Harnois, souligne qu’après des vérifications à la suite de l’appel du Journal, la boîte de dons allait être enlevée puisqu’elle contrevenait à la réglementation.

« Nous avons fait une demande dans ce sens aujourd’hui (21 mai). Nos gens souhaitaient venir en aide à une bonne cause. Nous avions eu une lettre signée de la présidente de la fondation, mais nous ne savions pas pour la réglementation », conclut-elle.

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