28 janvier 2025 - 07:44
Rencontre avec la cellule de gestion de crise à la suite de l’incendie à l’ESBG
Des chamboulements pour des élèves résilients
Par: Jean-Philippe Morin

La cellule de gestion de crise a fait le point sur les événements, le 21 janvier. Dans l’ordre : Audrey Mills (directrice de l’ESFL), Patrick Lamothe (directeur de l’ESBG), Jonathan Charbonneau (directeur adjoint du CSSST), Ralph Beaulieu (directeur du Service des ressources matérielles du CSSST) et Nathalie Massicotte (directrice d’accompagnement au CSSST et coordonnatrice de la cellule de gestion de crise). Absent : le directeur général du CSSST, Christian Lacourse. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Audrey Mills (directrice de l’ESFL), Patrick Lamothe (directeur de l’ESBG), Jonathan Charbonneau (directeur adjoint du CSSST), Ralph Beaulieu (directeur du Service des ressources matérielles du CSSST), Nathalie Massicotte (directrice d’accompagnement au CSSST et coordonnatrice de la cellule de gestion de crise), Christine Nadeau (directrice des CFPEAST) et Marc Vigneault (directeur des ressources humaines du CSSST). Absent : le directeur général du CSSST, Christian Lacourse. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Quelques jours après l’incendie qui a ravagé l’école secondaire Bernard-Gariépy (ESBG), les élèves de la région devront tranquillement s’habituer à leur nouvelle réalité; autant ceux de l’ESBG qui ne pourront plus réintégrer leur école d’ici la fin de l’année scolaire que ceux de l’école secondaire Fernand-Lefebvre (ESFL) qui devront s’adapter à l’arrivée de leurs nouveaux colocataires.

Le 21 janvier, la cellule de gestion de crise qui a géré la situation a rencontré les médias locaux afin de faire le point sur la dernière semaine, mais aussi la suite. La directrice de l’ESFL, Audrey Mills, a expliqué qu’il y avait assez d’espace pour accueillir environ 2000 élèves en même temps, dont environ les quelque 900 élèves de l’ESBG.

« De nouveaux casiers seront installés, mais certains élèves devront partager leurs casiers. Tout le monde aura sa place. En termes de locaux, on a dû innover. Des locaux ont été attribués à Bernard-Gariépy et d’autres locaux à Fernand-Lefebvre. Toute l’organisation scolaire a été refaite », a-t-elle partagé.

Elle a cité en exemple un grand local de musique, séparé en cubicule, qui servira désormais comme classes d’adaptation scolaire, ce qui libère quatre salles de classe. « Chaque enseignant avait sa classe. Maintenant, ils devront cohabiter […] dans un nouvel horaire. La capacité de nos locaux est maintenant au maximum », ajoute-t-elle.

« La situation antérieure était plutôt exceptionnelle pour une école secondaire, ajoute le directeur adjoint du Centre de services scolaire de Sorel-Tracy (CSSST), Jonathan Charbonneau. Maintenant, on adopte une façon de fonctionner qu’on voit dans la majorité des écoles secondaires au Québec. »

Une nouvelle rentrée en douceur

L’intégration des élèves se déroule selon un horaire prédéterminé. Le 27 janvier, les élèves de première secondaire ont intégré l’ESFL, alors que ceux d’adaptation scolaire de l’ESBG ont intégré le Centre Enfant-Jésus. Le 28 janvier, les élèves de deuxième secondaire ont fait leur entrée dans l’ESFL. Le 29 janvier, ceux de troisième secondaire reviendront à l’ESFL, tandis que ceux de quatrième et cinquième secondaire le feront le 30 janvier, date où tous les élèves seront réunis. La semaine dernière, ils ont effectué du travail à la maison en attendant cette « nouvelle rentrée scolaire ».

La coordonnatrice de la cellule de gestion de crise, Nathalie Massicotte, a assuré que l’aspect psychologique a été pris en compte pour cette rentrée. « C’était important que ce soit progressif, surtout pour nos plus petits qu’on déracine d’une école et qu’on amène dans une grande école qu’ils ne connaissent pas », indique-t-elle.

« Lundi, pour la rentrée, des équipes sont présentes, tant à l’ESFL qu’au Centre Enfant-Jésus. On parle d’une psychologue et d’une équipe TSA pour accueillir les élèves et le personnel. Des services sont mis en place avec le CISSS de la Montérégie-Est. Le programme d’aide aux employés a été mis en priorité dès la journée de l’incendie », énumère Mme Massicotte.

Quant aux élèves du Centre Bernard-Gariépy, ils ont presque tous été relocalisés, à l’exception des élèves en infographie, électromécanique et mécanique industrielle, qui ont un plan de formation plus flexible. « Toutes les autres formations, que ce soit en santé, en dessin industriel, en opération de machinerie, en toilettage ou en service de garde, ont été relocalisées dans différents endroits, comme le CFP, le Cégep de Sorel-Tracy et le centre culturel. Des entreprises ont aussi pris des élèves à l’avance pour des stages. Tout le monde est scolarisé depuis hier [le 20 janvier] », explique la directrice des Centres de formation professionnelle et d’éducation aux adultes de Sorel-Tracy (CFPEAST), Christine Nadeau.

Dégâts, évacuation et solidarité

Le directeur du Service des ressources matérielles, Ralph Beaulieu, était sur place pour faire état des dommages. Une chose est certaine, il est encore trop tôt pour savoir l’étendue des dommages.

« Le service incendie a arrosé une toiture pendant huit à dix heures. L’eau s’est infiltrée à différents niveaux, surtout dans le gymnase, mais l’eau s’est propagée sur presque l’entièreté du rez-de-chaussée. Les experts d’après-sinistre sont à passer au peigne fin l’ensemble du bâtiment pour savoir ce qui a été touché », a-t-il expliqué, en ajoutant qu’il est encore trop tôt pour envisager une rentrée scolaire à la fin août. Rappelons que l’incendie s’est déclenché dans l’entretoit à la suite de travaux de soudure.

Le directeur de l’ESBG, Patrick Lamothe, est quant à lui revenu sur la délicate opération d’évacuation qui a été un franc succès, alors que tous les élèves et le personnel étaient sortis en huit minutes. « Si on a eu la chance d’avoir aucun blessé ou aucun décès, c’est grâce à la qualité de l’évacuation. Parfois, on peut banaliser une pratique d’incendie, mais ces pratiques nous ont permis d’être efficaces dans une opération d’urgence. Nos équipes ont fait tout ce qu’il fallait faire », a-t-il témoigné, en remerciant « l’accueil impeccable » du Cégep de Sorel-Tracy.

Le directeur adjoint du CSSST, Jonathan Charbonneau, a quant à lui remercié plusieurs personnes, dont les pompiers et les équipes des écoles pour leur travail, les élèves et les parents pour leur résilience et leur compréhension, mais aussi la communauté pour la solidarité démontrée. « On est vraiment une communauté tissée serrée », conclut-il.

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