6 septembre 2022 - 11:06
Des citoyens indignés par les conclusions de l’avis de la Direction de Santé publique
Par: Alexandre Brouillard

Corina Bastiani, candidate à la mairie de Sorel-Tracy et résidente de la rue de la Reine, espère de la transparence de Richardson International. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Des citoyens qui résident au centre-ville de Sorel-Tracy ont appris avec stupeur qu’ils respirent depuis plusieurs années des poussières nocives émises par Richardson International.

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Alors que plusieurs d’entre eux sont témoins depuis longtemps d’émissions de poussières blanchâtres qui émanent de Richardson International, ils étaient loin de se douter de l’impact réel que celles-ci peuvent avoir sur leur santé, dont affecter les voies respiratoires et provoquer de la toux. Des informations qu’ils ont récemment apprises, alors que des détails d’un avis de la Direction de Santé publique (DSP) de la Montérégie ont été révélés.

Ainsi, le 24 août, plusieurs citoyens ont été alertés par un communiqué émis conjointement par la DSP et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) dans lequel on apprenait que de nouvelles analyses de l’air seront faites près de l’entreprise située au 10, rue de la Reine, à Sorel-Tracy.

Ainsi, le 31 août, la candidate à la mairie de Sorel-Tracy et résidente de la rue de la Reine, Corina Bastiani, a tenu un point de presse demandant transparence et action dans ce dossier.

« Ce n’est pas un dossier simple, c’est un dossier complexe. […] Nous méconnaissons notre qualité de l’air, mais je suis témoin de bien des poussières », affirme-t-elle, précisant ne pas chercher de coupables, mais plutôt des solutions.

Concernant l’avis de santé publique produit par la DSP en octobre 2021, Mme Bastiani se demande pourquoi il est « demeuré secret ».

Alors qu’elle a assisté à la séance extraordinaire du conseil de ville de Sorel-Tracy le 29 août, Corina Bastiani a relaté que le directeur général, Carlo Fleury, a voulu la « rassurer » en indiquant que le terminal céréalier avait fait des promesses au ministère et à la santé publique.

« On est sûrement sur le bon chemin, mais la réalité sur le terrain, dans notre quartier, c’est que nous n’avons pas de lecteurs de qualité de l’air adéquats permanents et pourtant, nous sommes témoins d’évidence », déplore l’ancienne conseillère municipale.

Affirmant que la diligence doit être plus présente dans ce dossier, elle a souligné qu’aucun tort ne doit être causé à autrui, même pour le bon rendement de Richardson International, mais pas « au détriment de la santé de la population, de la santé économique de notre centre-ville, de nos restaurateurs, de nos propriétaires fonciers, de nos activités touristiques et de nos installations ».

Selon Mme Bastiani, des mesures sanitaires doivent rapidement être adoptées pour, entre autres, concorder avec les volontés de la Ville qui souhaite redonner l’accès aux rives des cours d’eau de la région.

« Pour réussir, il faut d’abord un bon air. Je demande plus de vigilance et beaucoup plus de transparence, du respect, pas de cachette, des investissements réels, des suivis et des indicateurs de performances », conclut Corina Bastiani.

Un problème qui persiste

Yan Desfossés, un citoyen qui réside au centre-ville depuis sept ans, assure n’avoir observé aucune diminution des épisodes de poussières, bien que l’entreprise soutient mordicus le contraire.

« Je trouve ça déplorable, lance-t-il d’emblée. Depuis la fameuse analyse de 2018, on n’a jamais vu de réduction et certainement pas d’amélioration. On même l’impression que les transferts se font de nuit. »

M. Desfossés est inquiet pour la santé des membres de sa famille. « Notre plus vieux, qui n’a aucune maladie, semble avoir développé des allergies depuis qu’on habite à Sorel-Tracy », conclut-il en affirmant que les données rendues publiques par l’avis de la DSP sont troublantes.

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