19 septembre 2023 - 07:01
Décès d’une piétonne à Sainte-Anne-de-Sorel
Des citoyens militent pour une réduction de vitesse sur le chemin du Chenal-du-Moine
Par: Jean-Philippe Morin

Des citoyens se sont présentés au micro du conseil de ville de Sainte-Anne-de-Sorel, le 5 septembre, pour demander de sécuriser le chemin du Chenal-du-Moine. Photo capture d’écran

L’accident a eu lieu sur le chemin du Chenal-du-Moine, près de l’adresse civique 203, le 28 août. Photo Steve Gauthier | Les 2 Rives ©

Josée Lacourse a tragiquement perdu la vie le 28 août dernier. Photo gracieuseté

Ébranlées par le décès de l’une de leurs concitoyennes, plusieurs personnes se sont présentées à la séance du conseil municipal de Sainte-Anne-de-Sorel, le 5 septembre, afin de demander une réduction de vitesse sur le chemin du Chenal-du-Moine, à l’entrée de la Municipalité.

Josée Lacourse est décédée à l’âge de 58 ans, le 28 août dernier. Elle marchait tôt le matin sur le chemin du Chenal-du-Moine lorsqu’une automobiliste l’a frappée de plein fouet au moment où elle traversait la rue. La visibilité était quasi nulle en ce moment en raison d’un épais brouillard. La résidente de Sainte-Anne-de-Sorel n’a eu aucune chance.

Pascal Samson, un des voisins de la victime, a tenu à s’exprimer au micro devant le maire Michel Péloquin, le directeur général Maxime Dauplaise et les conseillers. Il a souligné qu’il ne voulait plus que ses enfants roulent à vélo sur le bord du chemin du Chenal-du-Moine en raison de la dangerosité de l’endroit.

« Le 30 août, soit deux jours après l’accident, une camionnette est passée à grande vitesse à côté d’un arrêt stop d’autobus quand des enfants débarquaient. Beaucoup de citoyens marchent et roulent à vélo sur cette route. C’est à 70 km/h et la plupart roulent beaucoup plus que 80 km/h », a-t-il souligné.

Selon lui, 25 % de la population sainte-annoise réside à l’entrée de la municipalité. « Avec la population de plus en plus impatiente et stressée, on a de plus en plus de chances que ça se reproduise. Une diminution de 20 km/h peut sauver des vies en force d’impact ou en temps d’évitement comme manœuvre », a souligné M. Samson.

« Rouler 1,5 km à 60 km/h, c’est une minute de plus pour l’aller, donc deux minutes de plus par jour, 10 minutes par semaine et huit heures par année pour sauver des vies », a-t-il poursuivi.

Comme cette route est de juridiction provinciale, le citoyen a donc demandé au conseil de voter une résolution afin de demander au ministère des Transports et de la Mobilité durable de sécuriser la route en réduisant la limite de vitesse.

Deux autres citoyens ont formulé la même demande. Henri Frappier, qui est le voisin d’en face d’où résidait la victime, a mentionné au conseil qu’il prenait sa marche à cet endroit tous les jours. « Je demande un stop à la hauteur de la rue Paul et une circulation à 50 km/h. Je vous mets sur le dossier, je vais être achalant avec ça », a-t-il indiqué.

Mélissa Jacques, une autre voisine de Josée Lacourse, a pour sa part mentionné qu’elle n’ose plus marcher sur le chemin du Chenal-du-Moine depuis l’accident.

« La municipalité est faite sur le long, il faut faire avec, mais peut-on sécuriser cette route s’il vous plaît? Une piste cyclable, un trottoir? J’aimerais vraiment que le conseil se penche là-dessus et trouve une solution. Je sais que c’est gouvernemental, je sais que ça va être compliqué, mais il faut faire quelque chose », a-t-elle demandé avec émotion.

Demande reçue

Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, dit avoir pris acte des demandes des citoyens. Il a d’ailleurs souligné, lors de la séance du conseil, que la victime était une amie.

« Avec le conseil, on ne s’est pas encore penché là-dessus, mais on va consulter la SQ [Sûreté du Québec] et le MTQ [ministère des Transports]. C’est le MTQ qui a la décision finale et il a des normes précises. Si les membres du conseil décident que ce serait plus sécuritaire de baisser la vitesse, on va aviser le MTQ par résolution de notre souhait », commente le maire, en entrevue.

M. Péloquin a par ailleurs prévenu que la solution pourrait ne pas être simple. « Il y a une douzaine d’années, le conseil avait réduit de 80 km/h à 70 km/h une partie du chemin après la zone scolaire et ç’a avait créé un tollé. Il faut tout prendre en considération, mais si le souhait du conseil est de réduire la vitesse, une demande sera formulée au MTQ », conclut-il.

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