8 décembre 2020 - 14:45
Des coûts trop élevés en réparations forcent la mise en vente de l’église de Saint-Aimé
Par: Alexandre Brouillard

Les coûts reliés à l’entretien de l’édifice poussent La Fabrique de Saint-Aimé à mettre en vente l’Église de Saint-Aimé, située à Massueville. Photothèque | Les 2 Rives ©

C’est avec désolation que l’organisme communautaire La Fabrique de Saint-Aimé a mis en vente l’église située dans le village de Massueville. Les coûts de chauffage faramineux ainsi que les dépenses reliées à de futures rénovations pouvant atteindre des millions de dollars auront eu raison de cet édifice patrimonial. La nouvelle a été annoncée dans une lettre adressée aux paroissiens le 30 novembre dernier.

« Construite il y a plus de 100 ans, cette église répond aux besoins de nos ancêtres, mais plus à ceux des gens d’aujourd’hui. À l’époque, toute la population allait à l’église, ce qui permettait de subvenir financièrement aux besoins de cet édifice. Aujourd’hui, juste payer le chauffage d’un immense édifice de la sorte, c’est autour de 40 000 $ par année. Sans oublier les coûts des mises à jour qui se chiffrent dans les millions de dollars. Ce n’est pas agréable de la mettre en vente, mais il faut être réaliste », mentionne le vicaire-général de l’Évêché de Saint-Hyacinthe, Claude Lamoureux.

Rappelons qu’en 2018, le projet de conversion de l’église de Saint-Aimé en salle multifonctionnelle avait repris vie alors que la municipalité de Saint-Aimé avait accepté de rembarquer dans les démarches près de deux ans après s’en être retirée. À l’époque, le but du projet était de transformer ce lieu de culte en salle multifonctionnelle dédiée aux différents besoins de la communauté. Cependant, la municipalité de Saint-Aimé avait dû se retirer de nouveau. « Il a fallu reculer à regret […] devant l’importance des coûts », mentionne le maire de Massueville, Denis Marion.

Après de nombreuses discussions, les gens de la Fabrique, le curé en fonction et le vicaire-général ont demandé aux conseils municipaux de Saint-Aimé et de Massueville de prendre l’église en charge, mais ils ne se voient pas capables d’assumer les coûts associés à cet immeuble. « La Fabrique n’a plus du tout les ressources financières pour assurer la pérennité de cet immeuble et pour arriver à payer le chauffage et les possibles rénovations », indique Claude Lamoureux.

Face au refus des municipalités, il n’y a plus beaucoup de solutions pour le diocèse. « Nous avons décidé de mettre l’église en vente et de permettre un dernier hiver d’activité. Nous allons voir l’intérêt qu’elle peut susciter pour quelqu’un qui aurait un projet qui permettrait de conserver ce patrimoine-là. Par contre, nous ne vendrons pas l’église pour n’importe quel projet. Ici ce n’est pas tant le prix qui pourrait être accordé pour devenir propriétaire de cet immeuble que le projet qui y serait associé qui sera pris en considération », explique le vicaire-général.

« Nous espérons qu’il y aura une nouvelle vocation à ce bâtiment qui pourra à la fois être aux services de la communauté et en même temps représenter un nouveau projet », indique avec espoir Claude Lamoureux.

Le conseil municipal de Massueville réagit

À la suite de la réception d’une « très courte lettre » annonçant la mise en vente de l’église de Saint-Aimé par La Fabrique, le conseil municipal de Massueville a réagi en réitérant quelques éléments qui, selon les élus, sont essentiels face à la possible vente de ce bâtiment patrimonial.

« L’église est le principal édifice du village et elle témoigne de l’histoire de notre communauté. La municipalité de Massueville n’a pas les moyens financiers de devenir propriétaire de l’église. Le conseil municipal a l’obligation de s’intéresser à l’avenir de l’édifice et de trouver une solution de préservation. Nous souhaitons que les Massuevillois soient consultés », indique Denis Marion, dans un communiqué de presse.

Le maire de Massueville avait déjà indiqué au vicaire-général qu’il était impossible pour les deux municipalités de devenir propriétaire de l’église de Saint-Aimé. « Avec la baisse importante de la pratique religieuse, l’avenir des églises, qui sont souvent des monuments imposants pour les petites communautés rurales et les villages, crée une pression incroyable sur des municipalités qui n’ont pas plus de moyens que les fabriques d’en assurer l’avenir », mentionne Denis Marion.

Malgré tout, le conseil municipal de Massueville souhaite trouver une nouvelle mission à l’édifice. Denis Marion déplore que la lettre [de La Fabrique de Saint-Aimé] adressée aux paroissiens ne faisait pas état de cette ouverture et de cette offre de collaboration.

Enfin, le conseil municipal de Massueville a annoncé aux citoyens qu’il s’apprête à procéder à l’adoption d’un règlement visant à créer le site patrimonial « Legs Aimé-Massue » pour assurer la préservation et la mise en valeur du cœur du village.

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