7 septembre 2022 - 08:07
Des extraits de plantes pour diminuer l’utilisation de pesticides
Par: Katy Desrosiers

Marie-France Beaudin compte se spécialiser dans les plants de protection au cours des prochaines années. Photo gracieuseté

L’entrepreneure et agricultrice Marie-France Beaudin cultive des fines herbes, mais également des plants de protection qui permettront, une fois les nutriments extraits, de réduire l’utilisation de pesticides et d’insecticides dans les champs.

Depuis l’âge de 12 ans, Marie-France Beaudin travaille sur la ferme de fines herbes de ses parents à Saint-Robert. Le côté production, mise en marché et relation client, elle le connaît très bien. À l’adolescence, elle était actionnaire d’un champ de petits fruits avec sa sœur et elles vendaient leur production au Marché Jean-Talon et dans d’autres marchés montréalais.

Après ses études secondaires, elle est allée étudier en psychologie à l’Université d’Ottawa. Récemment diplômée, elle a finalement choisi de revenir à ses premières amours, l’agriculture. Cette fois, en lançant sa propre entreprise.

Il y a trois ans, elle a acheté une terre à Yamaska pour la culture des fines herbes et autres plants. Comme elle n’était pas assez grande pour le projet qu’elle avait en tête, elle l’a vendue pour en acheter une plus grande, toujours à Yamaska, d’environ 10 arpents.

Cette année, pour sa première année en production, elle cultive des fines herbes communes comme de l’aneth, de la coriandre, du basilic et du persil. Elle vend pour une clientèle fixe à Montréal. Elle produit aussi des plants plus spécifiques pour certains clients comme de la mélisse, de l’origan et de la citronnelle. En marge de cette production, elle produit des plants pour l’entreprise Technologies Terralis.

Produire de manière agro-écologique

Les plants de protection que Marie-France Beaudin produit pour Technologies Terralis servent à des fins d’extraction pour produire des nutriments qui iront dans les champs sur d’autres végétaux afin de les protéger contre les insectes et les maladies.

Mme Beaudin a travaillé pour Pierre-Olivier Gaucher, le propriétaire de Technologies Terralis.

« Sa mentalité, sa manière de voir l’agriculture, d’essayer d’avoir une production plus responsable, ça m’a toujours interpellée », mentionne l’entrepreneure. Ainsi, se lancer dans la production pour lui a été un choix facile.

Cette année, elle ne produit qu’une partie de la production totale de M. Gaucher. Elle souhaitait y aller graduellement et voir la spécificités des plants. À long terme, Marie-France Beaudin abandonnerait la production des fines herbes régulières pour se concentrer sur les plants de protection. Dans la MRC de Pierre-De Saurel, elle est la seule à en produire.

La jeune femme de 21 ans adopte elle-même le principe de l’agro-écologie pour sa production. « C’est d’avoir en tête de ménager notre terre, de ne pas trop la surutiliser, de ne pas trop faire de surproduction, de ne pas trop utiliser de machineries lourdes, de pesticides ou d’insecticides chimiques. J’essaie d’être responsable et reconnaissante de ce que la terre me donne. De protéger l’environnement, c’est vraiment cette lignée là que j’essaie d’adopter avec ma production », explique Mme Beaudin.

La fibre entrepreneuriale

Marie-France Beaudin dit avoir hérité de la fibre entrepreneuriale de ses parents, qui ont bâti de toute pièce leur entreprise agricole. Elle a aussi participé à un camp à l’École d’Entrepreneurship de Beauce.

L’entrepreneure, qui est présentement seule dans l’entreprise, aimerait un jour la faire grandir. Elle souhaiterait aussi aller voir ce qui se fait ailleurs dans le domaine comme en Europe, élargir son expertise et suivre des formations.

L’organisme Développement économique Pierre-De Saurel est celui qui l’a soutenu depuis le départ dans son projet. Cela représente un investissement de près de 150 000 $ via le fonds Jeunes Promoteurs et le programme Soutien au Travail Autonome. Elle remercie d’ailleurs Julie Bélisle et Antoine de Tilly pour leur soutien et pour avoir cru en elle.

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