3 juin 2022 - 08:22
Les Serres de la Vallière
Des fraises d’hiver bientôt produites à Sorel-Tracy
Par: Alexandre Brouillard

Magalie Rajotte souhaite vendre ses premières fraises cultivées en serre l’automne prochain. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Magalie Rajotte, une jeune agricultrice soreloise, se lance dans la production de fraises d’hiver sur l’entreprise agricole familiale, la Ferme de la Vallière, à Sorel-Tracy.

En 2020, fraichement diplômée de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), Magalie Rajotte était de retour sur les terres de l’entreprise familiale avec l’ambition d’y apporter une plus-value. C’est à ce moment qu’est née l’idée de construire deux serres afin d’y cultiver des fraises d’hiver.

« Je travaille sur le projet depuis un an, confie la jeune femme avec enthousiasme. L’idée est donc de produire de fraises dans les serres, du mois de novembre au mois de mai. Ainsi, dès septembre prochain, je vais rentrer mes plants dans les serres et en novembre, ils vont produire. »

Pour ses deux serres qui représentent une superficie d’environ 530 mètres carrés, Magalie Rajotte vise un rendement d’environ 5300 kilogrammes, soit entre 8 et 10 kilogrammes de fraises par mètre carré.

Pour espérer atteindre ce rendement, la jeune agricultrice a dû investir plusieurs milliers de dollars et devra continuer à multiplier les heures de travail. « Ça demande beaucoup d’efforts et d’investissements sur la technologie de production en serre, comme les lumières au LED, le système de chauffage, le CO2, l’irrigation et autres. C’est pourquoi je vise assurément 10 kilogrammes par mètre carré », explique-t-elle.

Magalie Rajotte est donc très reconnaissante de pouvoir compter sur l’aide de sa famille. « Sans eux, mon projet aurait été impossible, admet-elle. Ce n’est pas toujours facile pour une jeune femme de se lancer en affaires. Grâce à l’entreprise familiale et à l’expérience que j’ai gagnée en travaillant à une ferme avec des serres, je suis bien outillée pour atteindre mes buts. »

Favoriser la consommation locale

L’agricultrice souhaite intégrer son entreprise dans le mouvement d’achat local, qui selon elle gagne en popularité dans la région. « C’est important de consommer local. Dans la région, il y a déjà une belle offre de légumes cultivés en serre. Je voulais donc un produit qu’on retrouve moins par chez nous », explique Magalie Rajotte.

Lorsque ses premières fraises seront prêtes à être vendues, elle souhaite les rendre disponibles à un kiosque à la ferme et peut-être même sur des tablettes d’épiceries.

Des projets plein la tête

Alors que son entreprise en est à ses balbutiements, l’agricultrice prévoit déjà diversifier ses cultures dans le futur.

« Je vais voir comment les gens vont réagir après ma première année d’activité, nuance Magalie Rajotte. Mais je serai prête à prendre de l’expansion. Mon frère Olivier est prêt à embarquer avec moi pour pousser le projet à fond. »

Alors que l’inflation s’est récemment accélérée, le pouvoir d’achat des Québécois s’est encore effrité. Une situation qui inquiète la jeune agricultrice. « Je me demande si les gens seront prêts à payer pour des fraises du Québec. Mais je ne dois pas trop penser à ça et foncer. Les gens m’encouragent et semblent vouloir consommer local. Je dois donc continuer », conclut Magalie Rajotte.

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