Les travailleurs payés au salaire minimum ont donc vu leur rémunération passer à 15,25 $ de l’heure. Une décision annoncée par le ministre du Travail, Jean Boulet, en janvier dernier, qui a touché environ 298 900 salariés québécois, selon le gouvernement.
Bien que cette décision ait été prise pour améliorer le sort de nombreux salariés, elle engendre déjà plusieurs dépenses supplémentaires à des gestionnaires de la région.
Le propriétaire du Cinéma St-Laurent, Guillaume Venne, le directeur général du restaurant Le Belvédère, Éric Bernier, et la propriétaire de l’épicerie Provigo, Karine Bouchard, sont du lot. Ils s’entendent tous à dire qu’il s’agit d’un enjeu important pour leur commerce respectif.
« C’est certain que ça va augmenter considérablement la masse salariale! C’est l’une des plus grosses augmentations salariales faites au Québec dans les dernières années. On doit compter serré parce que les cinémas ont été fermés longtemps durant la pandémie, ça n’avait pas été facile », explique Guillaume Venne, qui engage 15 employés au cinéma de Sorel-Tracy. Il possède en tout six salles au Québec.
Concernant les salariés rémunérés au pourboire, le salaire minimum payable est dorénavant de 12,20 $ de l’heure, soit une hausse de 0,80 $. Pour Éric Bernier, cette hausse n’est pas anodine. « Je dois jongler avec tout ça parce que ça impacte tous mes employés », confie-t-il.
Du côté de Karine Bouchard, cette hausse a un énorme impact sur ses finances. « On doit refaire des calculs en tant que propriétaires, mais je crois que c’est une bonne chose, surtout pour motiver les jeunes », soutient-elle.
Des solutions différentes
Du côté du Cinéma St-Laurent, comme plusieurs autres gestionnaires, Guillaume Venne songe à augmenter ses tarifs. « Ça fait deux ans qu’ils sont pareils. Et avec la hausse du salaire minimum et l’inflation, on va devoir s’ajuster », explique-t-il.
Au restaurant Le Belvédère, la situation passe entre autres par l’implantation d’une échelle salariale qui tiendra compte du salaire minimum. « On va aussi avoir des augmentations au rendement, selon l’atteinte de certains objectifs. Il y aura des évaluations aux six mois. C’est important pour responsabiliser les employés. Ils se sentent ainsi impliqués et c’est important pour les garder avec nous », détaille Éric Bernier.
Malgré la charge de travail administratif que cette hausse représente pour son épicerie, Karine Bouchard espère qu’elle incitera les employés à demeurer à l’emploi du Provigo. Elle ose croire que certains employés réfléchiront deux fois avant de quitter un emploi au salaire minimum qu’ils apprécient pour un autre travail à 17 $ ou 18 $ de l’heure.
« En plus, nous avons un nouveau programme de fidélisation. Tous nos employés et leur famille ont un 10 % de rabais sur la facture totale de leur épicerie. Jumelé à la hausse du salaire minimum, j’espère que le roulement d’employés diminuera », mentionne la propriétaire du Provigo.
Salaire minimum par province
Saskatchewan : 13$ /heure
Manitoba: 14,15 $/heure
Terre-Neuve-et-Labrador : 14,50 $/heure
Nouvelle-Écosse : 14,50 $/heure
Île-du-Prince-Édouard : 14,50 $/heure
Nouveau-Brunswick: 14,75 $/heure
Alberta : 15 $/heure
Territoire du Nord-Ouest : 15,20 $/heure
Québec : 15,25 $/heure
Ontario : 15,50 $/heure
Colombie-Britannique: 15,65 $/heure
Nunavut : 16 $/heure
Yukon : 16,77 $/heure