16 novembre 2015 - 00:00
Des musiciens sorelois ont vécu les attentats de près
Par: Julie Lambert
Les musiciens sorelois en tournée avec Cœur de pirate Alexandre Gauthier (à gauche complètement), Amélie Mandeville et Renaud Bastien (à droite complètement) se trouvaient à Paris le soir des attentats de Paris. | © ddesrochers.com

Les musiciens sorelois en tournée avec Cœur de pirate Alexandre Gauthier (à gauche complètement), Amélie Mandeville et Renaud Bastien (à droite complètement) se trouvaient à Paris le soir des attentats de Paris. | © ddesrochers.com

Plusieurs musiciens sorelois se trouvaient à Paris le soir des attentats le 13 novembre dernier tandis que d’autres s’envoleront pour cette patrie avec un sentiment de crainte dans les prochains jours.

Des attaques ont éclaté après 21h dans les 10e et 11e arrondissements de Paris faisant plus de 120 morts.

Les musiciens sorelois Amélie Mandeville, Alexandre Gauthier et Renaud Bastien sont présentement en tournée européenne avec Cœur de pirate. Ils se trouvaient à l’hôtel Le Patio Saint Antoine, situé sur la rue du Faubourg Saint-Antoine, dans le 11e arrondissement, lors des événements.

« J’étais effectivement à Paris avec Renaud et Amé quand c’est arrivé. On était vraiment près du dernier truc. On suivait ça à la télévision comme tout le monde et on l’a su aussi de cette façon. Nous n’avons rien eu et nous allons poursuivre notre tournée », a-t-il dit sans vouloir commenter davantage.

Cœur de pirate est en tournée jusqu’au 5 décembre pour son album Roses et a décidé d’annuler son spectacle prévu à Lyon le lendemain en raison des attentats.

Sentiment de crainte

Les membres de la formation De dame et d’homme, Stéphane Tellier et Valérie Pichon, ne pouvaient pas s’empêcher d’être inquiets à la veille de leur départ pour une tournée de quelques semaines en France et en Belgique.

Rejointe par le journal La Voix à l’aéroport quelques heures avant son départ, Mme Pichon se disait un peu prise de court par l’ampleur de la tragédie, elle qui se rend en France entre quatre et cinq fois chaque année depuis 15 ans.

« Je ne suis pas une fille peureuse de nature, mais les derniers événements m’inquiètent. J’ai décidé de ne pas annuler mon voyage puisque je crois que les mesures de sécurité seront renforcées comme ce le fut après les attentats du 11 septembre. Cela ne m’arrêtera pas à aller travailler. Si mon heure est venue, elle le sera et c’est tout », souligne-t-elle.

Mme Pichon se trouvera à trois kilomètres du quartier de Molenbeek à Bruxelles, réputé comme un sanctuaire du djihadisme international. Elle craint la suite de ce conflit avec le groupe armé État islamique.

« Il y a eu des bombardements en Syrie hier [NDLR: le 15 novembre] et habituellement, ce groupe riposte assez vite. J’ai des spectacles prévus dans les environs où il y a un paquet de gens. C’est une cible facile, mais cela m’étonnerait qu’il arrive quelque chose », confie-t-elle.

Son collègue Stéphane Tellier se disait aussi craintif à la veille de son départ pour une tournée d’une semaine. Même s’il sera dans les régions éloignées de Paris, il sentait un certain climat de tension depuis les attentats survenus l’an dernier.

« J’avoue être stressé. On sent un certain climat de suspicion planer sur Paris, surtout depuis l’attentat de Charlie Hebdo. La France vit beaucoup de problématiques avec les immigrants. Il ne fait pas bon être musulman ces temps-ci. Mes amis pratiquant cette religion là-bas me le disent. J’ai peur un peu, mais on verra », conclut-il.

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