Elle pense notamment aux enseignants et enseignantes qui vivent avec des enfants ou un conjoint ou une conjointe qui sont à risque de complications dans le cas d’une contamination à la COVID-19. Le personnel pourrait être tenu de rentrer au travail, peu importe la situation de santé de leur famille. « J’aurais aimé qu’il [le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge] pense à eux. L’employeur peut leurpermettre de demeurer à la maison, mais il n’y a rien qui dit qu’il doit le faire. Le ministre aurait pu l’obliger, mais il ne l’a pas fait », décrit-elle.
Elle se questionne également sur le soutien pédagogique dans le cas où un seul élève était déclaré positif au coronavirus. «Est-ce que l’enseignante devra gérer ceux qui sont à la maison? Je ne voudrais pas qu’elles se retrouvent en surplus de travail., parce qu’elles en ont déjà un avec tout ce qu’il y a à faire avec la COVID », rappelle la présidente du syndicat.
Mme Trépanier estime qu’il aurait pu être opportun d’ajouter une ou deux journées pédagogiques aux trois journées traditionnelles avant la rentrée des élèves. « D’expérience, je sais que pendant ces trois jours-là, les enseignantes n’arrêtent pas. D’avoir une 4e ou une 5e journée, ç’aurait été apprécié. Le ministre aurait pu nous les donner, mais il ne l’a pas fait », précise Lisette Trépanier.
Elle s’inquiète également de la pénurie de personnel qui pourrait advenir pour l’enseignement à distance ou pour faire du remplacement car la liste de suppléantes n’est plus aussi longue qu’elle l’a déjà été. « Au printemps, on avait pu utiliser les enseignants du secondaire au primaire, mais là tout le monde reviendra », fait-elle valoir.
Par ailleurs, elle salue le fait que le gouvernement ait précisé les règles entourant le port du masque, puisqu’il s’agissait d’un enjeu important pour les professeurs. « Pour plusieurs élèves, de voir l’expression sur le visage de l’enseignante est un repère et ils en ont besoin. Il y avait aussi des enseignantes qui avaient peur de ne pas bien comprendre si les enfants parlent avec leur masque », indique-t-elle.
Au primaire, par contre, elle croit qu’il y aura quelques défis supplémentaires.« Pour les élèves de 5e et 6e année qui doivent le porter dans le corridor, mais pas dans la cour de récréation, il va arriver quoi avec leurs masques? Est-ce qu’on va en retrouver par terre? », lance-t-elle.
La présidente du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu espère également que les directions d’écoles prendront le pouls des enseignantes sur le terrain. « On veut qu’ils soient à l’écoute et qu’ils viennent nous voir pour qu’on puisse leur dire si ça ne fonctionne pas, plaide Lisette Trépanier. Après une semaine, si on voit qu’il y a des choses que ne fonctionnent pas, il ne faudra pas avoir peur de se réajuster. »