Le Centre d’hébergement Élizabeth-Lafrance de Sorel-Tracy a trouvé une place parmi les pires ratios patients/infirmières répertoriés par la FIQ. Durant un quart de travail de nuit, 154 patients se sont déjà retrouvés avec seulement deux infirmières auxiliaires en soins directs et aucune infirmière. Une assistante-infirmière-chef était présente dans l’établissement.
Le CLSC et centre d’hébergement de Contrecœur est aussi considéré comme « très dangereux » par la FIQ pour ses ratios, tous quarts de travail confondus. Dans un quart de jour/soir, pour 38 patients, il y a déjà eu une seule infirmière auxiliaire en soins directs seulement et aucune infirmière. Il y avait toutefois la présence d’une assistante-infirmière-chef.
Idem au Centre d’hébergement J-Arsène Parenteau, considéré comme « dangereux », où il n’y avait qu’une infirmière auxiliaire pour 60 patients dans un quart de nuit. Une assistante-infirmière-chef était présente.
Au Centre d’hébergement de Tracy, qui figure aussi dans le palmarès, on a déjà compté une infirmière et une infirmière auxiliaire en soins directs pour 28 patients dans un quart de jour, sans la présence d’une assistante-infirmière-chef dans le bâtiment.
Finalement, dans les établissements privés conventionnés, on a déjà retrouvé, dans un quart de nuit à la Résidence Sorel-Tracy inc., une seule infirmière et une seule infirmière auxiliaire pour 64 patients, sans la présence d’assistante-infirmière-chef dans la résidence.
La convention collective des infirmières et infirmières auxiliaires est échue depuis le 31 mars 2020. La FIQ a fait plusieurs sorties publiques au cours des dernières semaines pour sensibiliser le gouvernement à ses demandes. La semaine dernière, le syndicat a dévoilé ce palmarès en soutien à ses demandes.
Rehausser les postes
Pour la présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), Louise Potvin, la transformation de postes à temps partiel à temps complet est la meilleure stratégie pour réduire cette problématique.
« Certains centres d’hébergement avaient un peu plus de retard en termes d’effectifs en place par rapport à d’autres. Nous avons reçu des sommes importantes que nous avons investies. On est en progression. On est en amélioration. Pour nous, l’ajout continu de ressources et le rehaussement des temps partiels à des temps complets constituent de loin la meilleure stratégie », assure-t-elle.
Loin de suffire
La présidente de la FIQ Montérégie-Est, Brigitte Petrie, ajoute toutefois que le rehaussement de postes ne s’est pas concrétisé aussi facilement. « Il a fallu se battre pour avoir ces 266 postes. Même si on a montré les ratios problématiques, on s’obstinait pour des miettes. »
Le CISSSME a rehaussé 266 postes d’infirmières et d’infirmières auxiliaires en centre d’hébergement, en mission jeunesse et à l’Hôtel-Dieu de Sorel, ce qui équivaudrait à environ 450 quarts de travail supplémentaires. Ces rehaussements sont loin de suffire, affirme Mme Petrie.
« Si on convertit les budgets de temps supplémentaires en temps complets, on en aurait des postes. On a besoin de rehaussement partout. En santé, c’est l’un des seuls secteurs où tu peux juste travailler deux jours. Pourquoi les gens choisissent-ils de travailler deux jours? Parce que la charge de travail est trop importante et ils craignent le temps supplémentaire obligatoire. Le CISSSME doit donner des conditions de travail qui favorisent le temps complet », ajoute la présidente de la FIQ Montérégie-Est.
Miser sur les préposées aux bénéficiaires
Avant la mise en place de la stratégie du gouvernement pour former des préposées aux bénéficiaires, le CISSSME affirme avoir développé des collaborations avec des centres de formation professionnelle de Saint-Hyacinthe et de Sorel-Tracy afin de recruter des préposées aux bénéficiaires.
« Je peux vous dire qu’avec la formation d’une grande cohorte de préposées aux bénéficiaires, on vient de changer le portrait de plusieurs centres d’hébergement du CISSSME. Ils se sont vu ajouter des préposées aux bénéficiaires, qui sont surnuméraires aux équipes requises. Bien sûr, elles ne sont pas dans le syndicat de la FIQ. Ce sont quand même des forces vives importantes dans les équipes de travail », poursuit Mme Potvin.
Avec la collaboration de Jean-Philippe Morin