7 août 2019 - 13:28
Programme Ma Famille Ma communauté
Des rencontres communautaires pour garder les enfants à risque de placement dans leur milieu
Par: Katy Desrosiers
La Loi sur la protection de la jeunesse favorise le placement ou le déplacement des jeunes dans leur famille. 
Photo depositphotos.com

La Loi sur la protection de la jeunesse favorise le placement ou le déplacement des jeunes dans leur famille. Photo depositphotos.com

Le programme Ma Famille Ma Communauté, créé par l’Association des centres jeunesse du Québec, vise à maintenir dans leur milieu les enfants à risque de placement. Dans la région de Sorel-Tracy depuis décembre 2018, il permet à l’entourage de l’enfant de se rencontrer et d’échanger afin de trouver des solutions pour que ce dernier demeure dans un environnement familier.

L’agente de relation humaine en protection de la jeunesse et membre du comité local de coordination de Ma Famille Ma Communauté, Katleen Tessier, explique que depuis l’implantation du programme, 10 enfants sur 11 ont pu être maintenus dans leur communauté, soit directement dans leur milieu familial ou dans la famille élargie.

« L’objectif général de la Loi sur la protection de la jeunesse c’est, et ça restera, de favoriser le placement ou le déplacement des jeunes qui doivent l’être, dans leur famille. Si ce n’est pas possible, on favorise chez des gens significatifs. […] Le processus légal de placement avec la structure interne, c’est souvent avec un réviseur, qui va suivre nos recommandations. Ensuite, on va envoyer une demande au tribunal pour la garde. Maintenant, la loi n’a pas changé, mais les décisions passent par un processus décisionnel en équipe (PDÉ) », explique Mme Tessier, au nom du comité.

En effet, le comité local du programme organise des rencontres avec des intervenants et les divers services impliqués auprès de la famille. Les parents peuvent aussi impliquer ceux qu’ils désirent, tant que les rencontres se déroulent dans le respect du protocole émis au départ.

« On a des gens formés pour faciliter les rencontres. C’est plus une discussion communautaire que seulement la DPJ en face des parents. C’est la communauté qui prend la décision. À la fin de la rencontre, on doit avoir un consensus pour établir un plan de sécurité pour l’enfant. C’est sur que ça ne peut pas toujours marcher, une fois ou deux sur 10, on peut se virer de bord et faire le processus habituel. Mais généralement, même dans des situations conflictuelles ou très contestées, c’est favorable, parce que les parents se sentent super concernés, respectés, et ils prennent part à la décision », souligne-t-elle.

Un programme bien implanté aux États-Unis

Mme Tessier affirme qu’aux États-Unis, le même programme est implanté depuis plusieurs années. « Ça va à un niveau où on fait des PDÉ parce qu’on est dans une situation où madame et monsieur n’ont plus d’argent, ils n’ont pas le droit à l’aide sociale, et on trouve un emploi à monsieur. Ça va loin de même », précise l’agente.

Le programme est déjà implanté dans d’autres régions du Québec, comme en Abitibi. « En Montérégie, à Valleyfield c’est depuis trois ou quatre ans, à Saint-Jean-sur-Richelieu depuis deux ou trois ans, souligne Mme Tessier. À Sorel-Tracy, on était les prochains avec Saint-Hubert qui suit. »

Le comité est plus que satisfait du nombre d’enfants qu’il a réussi à garder dans leur milieu. Le programme, maintenant implanté depuis sept mois, devrait permettre avec le temps d’appliquer ce procédé à toutes les situations où des enfants sont à risque de placement.

Près d’une vingtaine d’organismes et d’établissements de la région se sont mobilisés pour participer aux différentes rencontres. En tout, ce sont 56 participants, provenant de la famille ou de la communauté, qui se sont engagés dans le processus décisionnel en équipe pour maintenir des jeunes dans leur milieu.

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