Yvan St-Germain avait 13 ans lorsque ce glissement de terrain a emporté son grand-père, Jean-Baptiste St-Germain, 73 ans. Il était sur place avec son frère Michel et son père Roger St-Germain. « Ce n’est pas la maladie ni un accident de la route qui a emporté mon grand-père, c’est la nature. Il était au mauvais endroit au mauvais moment », mentionne Yvan St-Germain d’entrée de jeu.
Ce dernier a bien voulu revenir sur ces événements qui se sont produits il y a 50 ans. Des événements qu’on commémorera le samedi 14 septembre, au parc J.-B.-St-Germain de Yamaska, qui porte le nom de son grand-père.
« C’est l’accotement de la route de 60 centimètres qui s’est affaissé. C’est le laitier qui a réalisé qu’il n’y avait plus d’accotement, il a immédiatement appelé la police et la route a été fermée », se souvient Yvan St-Germain.
« Quelque temps après, la police a parcouru la zone de l’éboulis, un pneu sur le trottoir et un pneu sur les terrains privés. Les gens ont compris qu’ils pouvaient passer sans danger. Il y a au moins 200 personnes curieuses qui sont passées. Mon grand-père a décidé de revenir sur ses pas et de retourner chez lui avec Eugène, son voisin. Il était aux alentours de 8 h 30 quand un autre affaissement s’est produit, cette fois emportant mon grand-père. Eugène, lui, a eu la chance de retomber sur une surface de béton », raconte-t-il.
Jean-Baptiste resta enlisé jusqu’à la ceinture, pendant que son compagnon, Eugène, tenta de le sortir de sa position précaire. Quelques instants plus tard, un nouveau glissement survenait et ensevelissait vivant M. St-Germain, pendant qu’Eugène réussissait à s’en sortir. Le fils de Jean-Baptiste, Roger, père d’Yvan, a appris la mort de son père par le bouche d’Eugène, ce matin-là.
Lorsque Yvan St-Germain parle de son grand-père, de sa grande passion pour son métier d’agriculteur (il était producteur de lait), les émotions s’emparent de lui et il en reste quelques instants, muet, sur le bord des larmes. « L’hiver arrivant, il a été impossible de sortir le corps de mon grand-père de là, mais nous avons néanmoins procédé à une cérémonie de funérailles. Au printemps suivant, son corps a été retrouvé et il a eu droit à une deuxième cérémonie de funérailles », se souvient celui qui a fait carrière comme comptable professionnel agréé.
La population de Yamaska, à l’époque, ressemblait à celle que l’on connaît aujourd’hui, soit autour de 1700. « Mais tout le monde se connaissait à l’époque. Les liens étaient tissés serrés, c’était tous des familles », souligne Yvan St-Germain. Le père d’Yvan, Roger, s’est occupé de la terre par la suite, lui qui y œuvrait déjà de toute façon.