Ce voyage a été effectué après plus de cinq mois de préparation soutenue, tant sur le plan sportif que logistique, et ce, grâce à des activités de financement comme l’emballage à l’épicerie, l’organisation de tournois et la vente de billets.

Les filles étaient logées à Varadero. Chaque matin, elles prenaient la route vers Matanzas, où se tenaient les entraînements avec des joueuses cubaines du même âge. Encadrées par leurs entraîneurs, Michel Mainville et Claude Leclerc, les jeunes athlètes ont plongé à la fois dans le volleyball et dans la culture cubaine.

Un autobus les menait quotidiennement vers l’école, où elles s’entraînaient avec les joueuses cubaines. Les séances étaient dirigées par les entraîneurs cubains, tandis que les entraîneurs des Polypus assuraient le soutien technique et la supervision de leurs joueuses. Le gymnase où elles jouaient témoignait d’une réalité bien différente de la leur : ballons abîmés, filets réparés à maintes reprises, plancher irrégulier, et aucun éclairage électrique – seule la lumière naturelle du soleil perçait par les fenêtres.

Selon les entraîneurs, la première journée a été difficile, étant donné la chaleur et les défaites. « Mais dès le lendemain, l’équipe s’est relevée avec brio. Portées par l’énergie et la détermination de leurs homologues cubaines, les Polypus ont livré du jeu convaincant et remporté la majorité des matchs. La journée suivante a été plus ardue, les adversaires ayant su adapter leur stratégie. Et le point culminant est venu lors de la dernière journée, alors que les familles étaient présentes pour encourager les joueuses : des matchs intenses et serrés, où les victoires et les défaites se sont équilibrées dans une ambiance électrisante », expliquent les entraîneurs, qui étaient habitués de voir leurs joueuses gagner cette saison, puisque les Polypus ont conclu leur saison avec une fiche presque parfaite, au sommet de leur division.

Un moment fort de cette journée a été l’échange de cadeaux entre les deux équipes. Chaque joueuse cubaine a reçu un souvenir choisi avec soin, remis dans une atmosphère empreinte d’émotion et de reconnaissance. En guise de geste collectif, la capitaine de l’équipe, Alice Grégoire, a remis un ballon autographié à l’équipe cubaine, sur lequel chaque joueuse soreloise avait écrit un mot en espagnol.

« Au-delà du sport, les joueuses ont été profondément touchées par la visite d’une école primaire locale. Confrontées aux conditions de vie des élèves cubains, plusieurs filles ont versé des larmes, bouleversées par la dignité, le sourire et la générosité de ces enfants », décrivent les entraîneurs.

Les échanges culturels ont aussi pris la forme de dégustations : canne à sucre pressée directement dans la rue, churros croustillants offerts par un vendeur ambulant, etc. La technologie a d’ailleurs facilité les échanges : les jeunes ont utilisé leurs cellulaires pour traduire, discuter, se lier d’amitié.

La réussite de ce voyage a aussi été rendue possible grâce à l’appui de Martin Paul, instigateur du projet, et à l’aide d’Orlando Ibarrola Ibañez, un Sorelois d’origine cubaine qui a accompagné le groupe comme guide.

« Cette aventure aura permis aux Polypus de se dépasser, de grandir, de créer des liens forts au-delà des frontières. Elles rentrent au Québec la tête pleine de souvenirs, plus unies, plus confiantes… et sans doute un peu transformées », concluent les entraîneurs.

Texte rédigé en partie par Claude Leclerc, entraîneur